Sous les plafonds dorés du Casino municipal, au bruit des vagues de la Grande Plage toute proche, Biarritz s’apprête à accueillir l’un des rendez-vous les plus inspirants de la saison : le Board Culture Exposure 2025. Du 24 octobre au 1er novembre, la capitale basque du surf se transforme en un vaste terrain d’expression artistique, où la glisse devient langage, la photographie un manifeste, et la fête un prolongement naturel du ride.
Né en 2024 de la rencontre entre la passion du surf, du skate et du snowboard, et le regard poétique de ceux qui les capturent, le BCE revient avec une seconde édition plus dense, plus ouverte, plus vibrante. Expositions, workshops, projections, masterclasses, concerts, conférences… Pendant dix jours, la culture board s’expose, se raconte, se vit. Et comme souvent à Biarritz, la magie opère : ici, l’art et le sel de mer se confondent.
Le Salon Diane du Casino municipal devient cette année encore le cœur battant du festival. C’est là que se déploient les photographies finalistes du concours international BCE, réunissant les meilleurs clichés de surf, skate, snowboard, lifestyle et reportage. Des images puissantes, parfois brutes, souvent poétiques, venues des quatre coins du monde pour célébrer la beauté du mouvement et l’instant suspendu.
L’ouverture officielle, le 24 octobre à 16h, marque le coup d’envoi d’une semaine de célébrations. La soirée s’ouvre avec une projection de films autour des trois disciplines, avant une cérémonie inaugurale et un premier DJ set jusqu’à minuit, histoire de donner le ton : le BCE est autant une expérience visuelle qu’une fête collective.
Le lendemain, le Casino vibre au rythme d’une journée marathon : workshops photo signés Leica x RVCA, lectures de portfolio, conférences et projections. Parmi les moments forts, une table ronde sur les nouvelles perspectives offertes par l’intelligence artificielle dans la photographie de glisse, avec Fabrice Laroche, Sylvain Cazenave, Basile Di Manski ou encore Mathias Fennetaux. En soirée, la projection de trois films cultes au Cinéma Le Royal : The Eternal Beauty of Snowboarding de Jérôme Tanon, Es Menikmati (25 ans déjà !) de Fred Mortagne, et The Big Sea de Lewis Arnold. Trois visions, trois époques, une même passion pour la beauté du geste.
Cette année, le festival rayonne bien au-delà du Casino. Cinq lieux emblématiques de Biarritz accueillent des expositions en accès libre, formant une véritable carte sensible de la board culture mondiale.
Sur le sable même de la Côte des Basques, l’exposition “Beyond the Sandbank” se déploie au rythme des marées. Soixante photographies posées à même la plage racontent un surf contemplatif, poétique, loin du spectaculaire. Le grain argentique, les silhouettes en contre-jour, les visages fatigués par le sel… Ici, le surf est une émotion, un souffle, une trace.
Cette installation éphémère rend hommage aux regards singuliers — et notamment féminins — qui redéfinissent la culture surf comme un art de vivre plus que comme un sport. Une exposition vivante, mouvante, offerte à l’océan.
Quelques rues plus haut, au Labho, place à la jeunesse biarrote et à son énergie urbaine. Dance of the Seagulls raconte l’histoire du collectif BTZ Downhill, ces riders qui transforment les pentes de la ville en terrain d’expression sauvage.
À travers des clichés à la fois bruts et poétiques, l’exposition saisit la liberté d’une génération qui ride autant qu’elle milite — pour la créativité, pour la rue, pour l’esprit de communauté. Le vernissage du 27 octobre, avec projection et DJ set, promet d’être un des moments phares du festival.
Direction l’Atabal pour une escale hivernale. White Umami réunit douze des plus grands photographes de snowboard autour d’un thème mythique : le Japon, ses montagnes silencieuses et sa poudreuse infinie, le fameux “Japow”.
Le 30 octobre, le vernissage s’accompagne d’un DJ set de Falcon puis d’un live d’Étienne de Crécy, fusionnant ainsi culture glisse et scène électro française. Entre ride et rythme, cette soirée promet d’être une expérience multisensorielle.
Figure majeure du skate européen, Benjamin Deberdt fait l’objet d’une grande rétrospective à la Médiathèque de Biarritz. Photographe légendaire et fondateur de Sugar, Kingpin ou Pause, il a documenté la scène skate avec une sincérité rare.
Son travail, exclusivement argentique, capture la fragilité et la beauté du moment, l’âme d’une culture souvent mal comprise. Le 28 octobre, Deberdt sera présent pour une projection documentaire et un échange avec le public, suivi d’un DJ set signé Aberdeen Records.
Parce que la photographie de glisse est un art vivant, le Board Culture Exposure encourage l’échange et la transmission. Tout au long du festival, des workshops Leica offrent aux participants la possibilité d’apprendre aux côtés de grands noms : Fred Mortagne, Arthur de Kersauson, ou encore Fabrice Laroche.
On pourra aussi s’essayer au cyanotype avec le Labo Estampe, participer à des lectures de portfolios, ou assister à la masterclass d’Arthur de Kersauson (le 29 octobre) autour du lien entre image, voyage et aventure.
Le Live Photo Contest, véritable signature du BCE, fait également son retour : une compétition photo en temps réel, sur la Grande Plage et l’esplanade du Casino. Photographes amateurs et pros y capturent surfeurs et skateurs en action, avant de soumettre leurs clichés à un jury exigeant. Les meilleurs recevront leurs prix lors de la cérémonie de clôture du 1er novembre, dans une ambiance festive et électrique.
Le 31 octobre, le festival met à l’honneur les femmes qui font bouger la glisse. En partenariat avec l’association Skate Her, la journée s’articule autour d’un atelier photo dédié au skate féminin, d’une conférence intitulée “Entre planches et objectifs : l’empreinte féminine dans la board culture”, et d’une série de projections engagées : Akwaba (sur la scène skate en Côte d’Ivoire), Water Guardians de Caroline Mardock, et Morena de Steve Won, portrait de la surfeuse philippine Ikit Agudo.
En fin d’après-midi, Jérôme Tanon présentera son livre Woman Heroes, avant une Nixon Party et un DJ set Repier. Un hommage vibrant à toutes celles qui, dans l’ombre ou la lumière, redéfinissent la place des femmes dans la glisse et dans l’image.
Ce qui fait la singularité du Board Culture Exposure, c’est sa capacité à fédérer : photographes, riders, artistes, curieux, habitants, touristes… tous se retrouvent autour d’une même passion.
Chaque lieu raconte une facette de la board culture : la nostalgie argentique de Deberdt, l’énergie rebelle du BTZ Downhill, la poésie saline de la Côte des Basques, ou la transe nocturne de l’Atabal.
Mais au-delà des images, c’est une vision du monde qui s’exprime : celle d’une jeunesse libre, créative, solidaire, consciente des enjeux écologiques et sociétaux, mais toujours animée par le même besoin vital — glisser, créer, partager.
Biarritz, berceau du surf européen, se réinvente ainsi en capitale d’une culture plus large, plus universelle : celle de la planche sous toutes ses formes. Et le Board Culture Exposure en devient le miroir, la vitrine et le manifeste.
📍 Lieux principaux :
🎞 Projections spéciales :
🎧 Soirées et DJ sets :
🎟 Accès :
Toutes les expositions sont en accès libre, seules certaines soirées concerts sont payantes (Atabal).
Les workshops Leica, lectures de portfolio et sessions photo sont sur inscription.
Le Board Culture Exposure 2025 n’est pas seulement un événement de plus sur le calendrier culturel basque. C’est une respiration.
Une rencontre entre ceux qui glissent et ceux qui regardent, entre la vitesse et la lenteur, entre le geste et son empreinte. Dans un monde saturé d’images, le BCE nous rappelle qu’une photo peut encore nous faire vibrer — quand elle capture l’âme de la glisse, ce moment où le mouvement devient silence, où le rider devient poète.
Alors, si vous êtes à Biarritz entre le 24 octobre et le 1er novembre, ne manquez pas cette célébration unique de la board culture. Car ici, la planche est bien plus qu’un outil : c’est un moyen de voir le monde autrement.