C’est au Maroc, que se joue la dernière manche du circuit européen Pro Junior 2025. À partir de demain, les meilleurs surfeurs et surfeuses de moins de 20 ans se retrouveront sur le spot d’Anza (faute de houle suffisante pour surfer la Pointe Des Ancres) pour clore une saison qui, pour une fois, aura vraiment eu de la gueule.
Le Junior Pro Taghazout Bay marque la quatrième et dernière étape du circuit WSL Europe Junior 2025. Après la France, l’Espagne et l’Irlande, la caravane junior pose ses planches sur les côtes marocaines pour une semaine qui s’annonce aussi ensoleillée que stratégique.
Certes, le suspense pour le titre européen est déjà retombé : aucun surfeur ou surfeuse français ne peut mathématiquement coiffer la couronne avant même le premier heat. Mais l’enjeu reste de taille. Cette dernière compétition déterminera qui se qualifiera pour les WSL World Junior Championships, l’équivalent d’un ticket pour le surf mondial de demain.
En tête du classement, on retrouve l’Espagnol Alfonso Suarez, impressionnant de régularité cette saison avec une victoire à Ferrol et un podium à Razo. Chez les filles, sa compatriote Carla Morera De La Vall mène la danse après deux victoires éclatantes (Razo et Capbreton), mais la Portugaise Maria Salgado n’a pas dit son dernier mot.
Si le choix du Maroc peut surprendre pour une finale européenne, il prend tout son sens. Le spot d’Anza, situé juste avant Taghazout, offre une vague assez proche de Trestles, parfaite pour les juniors. Beaucoup plus consistante que la célèbre Pointe des Ancres, la vague d’Anza déroule régulièrement et autorise de nombreux enchaînements — un terrain de jeu idéal pour juger du style et de la créativité des surfeurs.
Et pour les jours de grâce, si la houle venait à grossir, la Pointe des Ancres reste là, prête à délivrer ses longues droites tubulaires. Un combo rare sur le circuit junior, souvent habitué à des plages ventées et inconsistantes. Cette étape montre une vraie volonté de la WSL Europe d’emmener les jeunes vers des vagues dignes de ce nom, et pas seulement vers les beachbreaks moyens du Vieux Continent.
Comme le souligne un coach présent sur place :
“C’est ce genre d’expérience qui forge un vrai surfeur professionnel. Surfer au Maroc, c’est apprendre la patience, la lecture de vague, et le respect d’une culture du surf différente.”
Ce final marocain vient clôturer une saison 2025 bien plus homogène et inspirante que les précédentes. Des étapes comme Capbreton, Razo ou l’Irlande ont offert une vraie diversité de conditions, loin du format aseptisé que l’on reprochait parfois au circuit junior. On a vu des jeunes européens capables de performer dans le froid du nord comme dans la chaleur du sud, preuve que le niveau s’élève et que l’Europe sait produire des surfeurs complets.
La présence de Kai Odriozola, déjà habitué du Challenger Series, ajoute un peu de piment à cette finale. Le Basque, quart-de-finaliste du QS 3000 de Taghazout plus tôt dans l’année, fera figure de favori logique. Mais dans ces compétitions juniors, tout reste possible.
Quoi qu’il en soit, voir un Pro Junior se dérouler au Maroc à Taghazout, est une excellente nouvelle pour la scène européenne. Le royaume chérifien confirme son ancrage dans le surf international, avec des infrastructures solides, une hospitalité légendaire et surtout, des vagues qui méritent leur place sur les calendriers pros.
La compétition débutera demain mercredi 5 novembre à 8h00 (GMT+1) avec un premier call à Anza. Et cette fois, le futur champion junior surf européen pourra se vanter d'avoir gagner un vrai circuit...