L’édition 2025 du Royal Barrique s’est tenue lundi 6 octobre 2025 au sud des Culs Nus, à Hossegor. Quatre heures d’action entre midi et 16h30, dans des conditions solides et techniques. Et ce mercredi 29 octobre 2025, au restaurant Le Surfing, les résultats ont été dévoilés : Joan Duru s’impose avec un tube backside d’une technicité extrême, devant Charly Martin et Paul-César Distinguin.
Organisé par l’association Estim, le Royal Barrique reste une compétition unique au monde. Son principe : seul le tube compte. Pas de manœuvres, pas de total de points — un seul tube peut suffire pour décrocher la victoire. Et surtout, les vagues sont jugées sur vidéo : sans image, pas de vague validée.
Chaque automne, la fenêtre d’attente s’ouvre sur les bancs de sable landais, et dès que les conditions s’alignent, l’appel est lancé. Cette année, la nouveauté majeure tenait dans la formule par équipes, huit au total, avec un capitaine, plusieurs surfeurs et des alternates en cas d’absence.
La journée du lundi 6 octobre avait tout du pari risqué. Dès 12h, les surfeurs étaient rassemblés pour le “call”, fixant le coup d’envoi à 12h30. Le plein bas était passé à 10h30, et les débats allaient bon train.
Avec des coefficients de marée de 100, les avis divergeaient : fallait-il lancer tout de suite ou attendre un peu plus de remontant ?
« C’est ignoble », lâchait un surfeur, constatant un plan d’eau propre mais encore trop changeant. D’autres, plus optimistes, pressentaient que la fenêtre idéale serait courte : « Voyant une ou deux vagues souffler, la majorité s’est rangée sur l’avis des derniers, et on a fixé le démarrage à 12h30 », raconte l’organisation.
Le stand de compétition est installé. Les équipes se préparent : wax, crème solaire des partenaires sont partagés, chants d’encouragement pour la team Bérêt Noir, tandis que les premiers tubes font déjà crier les spectateurs.
Dès la première série, le potentiel du spot saute aux yeux. Après une demi-heure d’observation, la marée montante réveille le banc. Pendant près d’une heure, le Royal Barrique touche à la perfection.
Des vagues de 2m50 bien rondes, un take-off vertical, et des souffles puissants à la sortie du tube. « C’était court, mais intense », résume un des juges présents. Ceux qui ont choisi de venir tôt ont assisté à la meilleure heure de la journée : la fameuse “heure magique”.
Mais la perfection ne dure jamais longtemps avec un coefficient de marée de 100. Après une heure d’action continue, les tubes se font plus rares. Le courant devient fort, les pics se déplacent, et la tension monte.
C’est alors que Louis Poupinel prend une décision qui changera la suite : « Ça a l’air plus creux un peu plus au sud, let’s go ! »
Un coup de mégaphone, quelques oriflammes déplacées, et les séries 3 et 4 se décalent plus bas. Un nouveau banc se met à fonctionner, offrant encore quelques jolis barrels. Ce déplacement improvisé sauve la session et permet de tenir jusqu’à 16h30.
Après quatre heures de soleil et deux heures de surf effectif pour chaque équipe, les participants accueillent avec enthousiasme les bières glacées. Le Royal Barrique, c’est aussi ça : une ambiance, une camaraderie, un plaisir simple après la tension de la session.
Le débrief se prolonge jusqu’à la nuit au Surfing, aux Estagnots, autour de tacos et d’histoires de tubes manqués. Un moment de partage fidèle à l’esprit de cette compétition atypique.
Dès le lundi soir, la team images s’est mise au travail pour dérusher les centaines de séquences tournées par les vidéastes présents. Un film récapitulatif, signé Étienne Bellan-Huchery, compile les meilleurs moments : souffles puissants, wipeouts impressionnants, sourires éclatants et vent offshore à gogo.
Le 24 octobre, la soirée de remise des prix s’est tenue à nouveau au Surfing, en présence des surfeurs, juges et spectateurs. L’occasion de revivre les plus belles images, de remettre le 13e trophée du Royal Barrique, et d’annoncer les résultats officiels.
Cette année, la victoire revient à Joan Duru, auteur d’un tube backside d’une rare technicité. Le surfeur d’Hossegor, déjà deuxième en 2012, devient le 12e vainqueur du Royal Barrique depuis sa création en 2007. Sa vague, filmée sous plusieurs angles, a marqué les juges par son engagement.
« C’est une vague incroyable, au timing parfait. N’importe quel surfeur qui tenterait la même aujourd’hui n’y arriverait pas », confiait un juge lors de la soirée.
Le classement complet :
Chez les équipes, la victoire revient à Local Heroes, menée par Guillaume Mangiarotti (capitaine), accompagné de Joan Duru, Charly Martin, Aldric God et Paul-Loup Laborde.
Il reste un vainqueur dont on n'a pas parlé, celui de la plus belle chute, bravo Mathias Maalem, pour cette royale tombette.
Sans eux, rien de tout cela n’existerait. Le Royal Barrique repose sur les images capturées depuis la plage, les dunes ou les drones. Chaque tube est jugé à partir des vidéos envoyées à l’organisation.
Un immense merci à ceux qui ont immortalisé cette édition 2025 :
Grégory Ménager, Adrien Bulus, Ted Boutin, Judith Emmanuel, Victorien Issouri, Jérémie Gabrien, Arthur Génie, Étienne Bellan-Huchery, Nico Lep et Ludovic Lasserre.
Si le Royal Barrique garde son ADN de compétition “à part”, le format en équipes a clairement séduit. Plus d’entraide, plus d’échanges, et un sentiment d’appartenance fort, sans nuire à la rivalité saine entre surfeurs. Moins de surfeurs à l'eau, moins de bataille pour prendre la bombe.
Entre adrénaline, camaraderie et passion commune du tube landais, cette édition 2025 s’impose déjà comme l’une des plus réussies de ces dernières années.