Des cris, du punk rock et des tubes à Backdoor. Dunno, le nouveau film de Rip Curl, ne laisse pas respirer une seconde. En 30 minutes à peine, il brosse le portrait d’une génération de surfeurs et surfeuses affamés, filmés au plus près, comme s’ils te fonçaient dessus.
La première séquence donne le ton : un cri de joie pure, le genre que tu lâches quand ton pote vient de scorer le tube de sa vie. Sauf que là, c’est Lukas Skinner, 16 ans, qui s’enfonce dans un tube à Backdoor, massif avec le calme d’un vétéran. Fils du longboarder Ben Skinner, Lukas montre ici une maturité impressionnante, entre barrels solides et fin de vidéo truffée d’airs bien stylés.
Et la bande-son ? PENNYWISE. Oui, tu as bien lu. Le punk californien, celui des années Momentum, des VHS usées jusqu’à la corde. On pense à Taylor Steele, à Focus, à cette époque où tout allait vite, haut, profond — sans ralentis ni blabla. Dunno reprend ce flambeau à la sauce Gen Z : brut, énergique et sans concession.
Conçu par Vaughan Blakey et Nick Pollet, Dunno est plus qu’un montage d’actions. C’est un manifeste générationnel. Ici, pas de segment “spécial filles” relégué au milieu du film. Les surfeuses comme Tya Zebrowski y prennent autant de place que les garçons, dans un montage fluide et égalitaire. Et ça fait du bien.
Tya, 14 ans, crève l’écran. Déjà sur le Challenger Series, elle impose un surf puissant, technique et engagé. Elle a droit à quelques clips courts, mais révélateurs de son niveau. Si de nombreux observateurs voient en elle une future qualifiée pour le CT 2026, ce n’est pas pour rien.
Les autres jeunes talents de la team Rip Curl enchaînent les sections explosives, dans une ambiance de camaraderie électrique. Pas d’ego, que de l’envie et de l’audace.
Le film tire sa force d’une sincérité rare. 90 % des images proviennent de parents qui filment leurs enfants, avec une fierté palpable. Ça ajoute une couche d’authenticité touchante, sans jamais verser dans le mièvre. Vaughan Blakey le dit lui-même : “Si tu demandes quelque chose à un ado, il te répond toujours ‘Dunno’. Ils n’ont aucune idée. C’est ça leur charme.”
Et pour coller à cette énergie juvénile, le son a été confié à des groupes de jeunes. Un morceau en particulier, à base de cris et de vapes (ou plutôt de juice sticks), a même dû être censuré par des aboiements… pour ne pas faire fuir les parents venus assister à la première dans un surf shop australien rempli de gamins de 8 à 12 ans.
Dunno n’est pas juste un edit de plus dans l’océan des contenus surf. C’est un coup de projecteur sur une génération qui s’affirme sans demander la permission. Pas besoin de narration, la performance parle d’elle-même. Lukas Skinner, Tya Zebrowski et les autres ne demandent rien. Ils prennent ce qui leur revient.
Et pendant que les anciens regardent ça, le dos un peu plus raide, la génération montante court déjà sur leurs traces — avec des cris de joie dans le barrel et du Pennywise dans les oreilles.