La scène a fait le tour des réseaux sociaux : à Seignosse, des plagistes en plein mois d’août ont été surpris par une montée d’eau soudaine, qui a balayé serviettes, glacières et parasols. Certains médias n’ont pas hésité à parler de “mini tsunami”. Et c’est précisément là que le bât blesse.
Car non, ce n’était pas un tsunami. Et employer ce terme à tort et à travers est non seulement faux, mais aussi dangereux, car il entretient la confusion entre un phénomène naturel d’une ampleur dramatique et une simple (quoique puissante) vague.
Un tsunami naît d’un séisme sous-marin, d’une coulée de terrain ou d’une éruption volcanique. Ce sont des vagues longues, puissantes, qui traversent des océans entiers et provoquent des catastrophes humaines. Rien à voir avec ce qui s’est produit sur la côte landaise.
À Seignosse, il s’agissait simplement d’une série de vagues puissantes, issues de la houle cyclonique Erin. Des vagues avec une période longue (plus de 15 secondes), chargées d’énergie, arrivant par sets. Pour un surfeur, c’est classique. Pour un baigneur ou un vacancier distrait, c’est une surprise brutale.
Employer le mot tsunami pour ce type d’événement, c’est un raccourci sensationnaliste qui brouille la compréhension du public.
La houle Erin, née dans l’Atlantique, a frappé l’Europe fin août. Avec des coefficients de marées importants, les vagues ont eu tendance à remonter plus haut que d’habitude sur la plage.
Résultat : alors que tout semblait calme, une série de vagues plus grosses a surpris les plagistes installés trop près du rivage. En quelques secondes, l’eau a recouvert une large zone de sable, transformant une après-midi tranquille en scène de panique improvisée.
Des vidéos montrent des familles courant avec enfants et serviettes sous le bras, d’autres observant, médusés, les vagues récupérer leur pique-nique.
Cet épisode n’a rien d’exceptionnel pour les surfeurs. C'est un phénomène bien connu qu'on retrouve sur de nombreuses plages de sable.
Ce qui choque, ce n’est pas tant la vague elle-même que l’absence de culture océanique. Beaucoup de gens ignorent que la mer peut changer de visage en quelques minutes, qu’une série plus grosse arrive toujours, et qu’il ne faut jamais s’installer trop près de l’eau, surtout lors de fortes houles.
Les sauveteurs l’ont rappelé : avec la houle Erin, la mer transporte beaucoup d’eau, les courants sont puissants, et le risque de se faire emporter est réel.
Quelques conseils simples :
Ironie de l’histoire : alors que les plagistes paniquaient à Seignosse, les surfeurs profitaient de conditions exceptionnelles partout en Europe. Hossegor, Mundaka, l’Irlande, le Portugal… la houle Erin a offert des vagues d’anthologie.
Deux mondes, deux réalités face à une même houle : pour les uns, une journée gâchée et une peur bleue ; pour les autres, le souvenir d’un swell historique.
Appeler “mini tsunami” une vague plus grosse que les autres, amplifiées par un phénomène de marée, est faux.
La scène de Seignosse n’était pas un cataclysme, mais un rappel : l’océan est puissant, imprévisible et demande du respect. Aux surfeurs, il a offert un festin. Aux plagistes imprudents, une bonne leçon.