Kael Walsh lâche “Strung”, un bijou brut du surf moderne

20 octobre 2025

Il y a des surfeurs qui tracent leur route sans jamais regarder derrière. Kael Walsh fait partie de ceux-là. À 26 ans, l’Australien originaire de Yallingup, en Australie-Occidentale, vient de dévoiler Strung, une vidéo de quinze minutes qui remet le surf de haut niveau à sa juste place : entre obsession, folie et perfection visuelle.

Un projet titanesque pour l’amour du surf

Dans une époque où les “reels” de quinze secondes s’enchaînent à la vitesse d’un scroll, Kael prend le contre-pied total. Strung a nécessité deux ans et demi de tournage, près de 100 000 dollars australiens investis, et des heures de voyage à travers la planète. Afrique du Sud, Namibie, Indonésie, P-Pass, et bien sûr l’Ouest australien : le garçon a cherché la perfection, et il l’a trouvée.

Loin des formats aseptisés, Strung transpire la passion brute. On y retrouve la puissance caractéristique de Kael : des tubes monstrueux, des aerials insensés et des carves dignes d’un uppercut. Mais surtout, une intensité qu’on ne retrouve plus beaucoup dans le freesurf actuel. Derrière la caméra, Wade Carroll signe un montage chirurgical, soutenu par la patte Quiksilver et des apparitions de Rolando Montes, Eithan Osborne, Brendon Gibbens et Matt Hoy.

Le surf comme un acte total

Kael Walsh, c’est l’anti-influenceur. Pas de story, pas de vlogs, pas de posture : juste du surf, pur et dur. Sa philosophie, “go big or go home”, s’applique autant à sa vie qu’à ses vagues. Il dépense sans compter, voyage souvent seul, et assume la part de hasard que suppose chaque swell.

Dans l’interview donnée à Stab, il raconte s’être ruiné lors d’un premier trip à P-Pass, sans résultat. Dix mille dollars envolés. Il y est retourné plus tard, seul, pour finalement scorer la session qu’il espérait. “Tu dois être prêt à tout perdre pour espérer gagner quelque chose”, dit-il en souriant.

Cette approche old-school, romantique presque, fait de Strung une œuvre à part. Un surf trip étalé sur plusieurs continents, sans sponsor miracle ni production hollywoodienne. Seulement un surfeur déterminé à montrer ce que le surf peut encore transmettre : de la tension, du risque, et cette étrange beauté née du chaos.

Une halte à La Réunion

Parmi les séquences, Kael fait un détour par l’île de La Réunion pour y surfer la droite de Saint-Pierre. Une vague explosive, taillée pour les airs, que le surfeur australien affectionne depuis des années. Une vague qui a eu son succès dans le passé, mais la crise requin a fait son œuvre. Qu'importe, Kael, fidèle à son ADN, y retrouve ce qu’il aime : la vitesse, la verticalité, et cette adrénaline qu’il cherche dans chaque session.

Après l'introduction, on atterrit à la Réunion et les images parlent d’elles-mêmes : des take-offs millimétrés, des rotations parfaites et un engagement total. Saint-Pierre n’a jamais semblé aussi photogénique.

Entre art et blessure

Strung aurait pu s’arrêter là, sur une apothéose de surf pur. Mais quelques semaines après la fin du tournage, Kael s’est blessé en Irlande. Une chute violente sur un slab, un impact à la tête, et une période de doute. “J’ai voulu continuer à surfer malgré tout, mais je sentais que quelque chose n’allait pas”, confie-t-il. Après quelques mois de pause, il revient plus motivé que jamais.

Kael Walsh, dernier romantique du freesurf

Dans un monde où le surf se consomme, Kael Walsh le vit. Il incarne cette génération de surfeurs qui refusent de se laisser dicter leur rythme par les algorithmes. Ses vidéos — Idiot Box, Soft Serve et maintenant Strung — ne sont pas des produits, mais des manifestes.

Regarder Strung, c’est se rappeler pourquoi on aime le surf. Pour cette envie de tout donner, sans calcul, sans filtre.
Et ça, Kael Walsh le fait mieux que quiconque.

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