Quiksilver revient fort avec Washed, un film sans narration, sans fioriture, mais avec une seule idée : montrer du surf brut, puissant et inspiré. Le ton est donné dès les premières secondes avec la voix de Peter Fonda tirée du mythique Easy Rider, sur fond de Loaded de Primal Scream. Une entrée en matière qui sent la liberté, la poussière et le sel.
Mais très vite, la douceur laisse place à la fureur : Mudhoney enchaîne, et c’est Kauli Vaast qui ouvre le bal avec une vague monstrueuse à Teahupo’o. Sans exagérer, probablement la vague la plus impressionnante filmée à Tahiti. Kauli y disparaît dans un tube aussi épais qu’une grosse caverne, avant de partir avec la lèvre, si l'on peut encore appeler cela une lèvre. La suite ? Une avalanche d’images et de manœuvres insensées.
Washed réunit ce que Quiksilver fait de mieux : une armée de surfeurs de haut niveau, six compétiteurs du Championship Tour, des prodiges du free surf, et quelques électrons libres à la Kael Walsh, capable de tout casser en Irlande.
Tourné par 34 cameramans différents aux quatre coins du globe, le film ressemble à un patchwork de sessions folles, sans vraie cohérence, mais avec une énergie contagieuse. Le résultat est brut, rapide, presque punk — comme un vieux fanzine de surf en VHS. Et c’est peut-être ce qui lui donne tout son charme.
Les Français ont clairement marqué leur empreinte dans Washed.
D’abord Kauli Vaast, qu’on ne présente plus. Son passage à Teahupo’o est tout simplement mythique : maîtrise, engagement et sang-froid total. Le Tahitien prouve encore une fois qu’il joue dans la cour des très grands, entre la précision d’un tube rider pro et la folie d’un gamin du reef.
Puis vient Marco Mignot, en milieu de film. Et là, changement d’ambiance : un style plus aérien, plus moderne, avec des airs massifs, des turns précis et ultra-rapides, et une réelle aisance dans les barrels. Sa séquence respire la jeunesse, le fun et la liberté — tout ce qu’on aime voir chez un surfeur français. On aimerait d’ailleurs le voir plus souvent dans cet univers free surf où il semble totalement à sa place.
Les deux Français, chacun dans leur registre, donnent une belle image du surf tricolore : audacieux, créatif, et libéré.
Pas d’histoire, pas de voix off, pas de message marketing. Washed n’essaie pas de raconter autre chose que ce qu’il est : un défouloir visuel, une célébration du surf pur, de la vitesse et de la prise de risque.
Quiksilver signe là un film qui, sans révolutionner le genre, rappelle pourquoi on aime encore regarder du surf.