Makua Rothman se confie sur ses addictions : “Je sniffais des cachets avant d’aller surfer Jaws”

13 octobre 2025

Quand on pense à Makua Rothman, on imagine la puissance brute. Le genre de surfeur qui regarde Jaws droit dans les yeux sans broncher. Champion du monde de grosses vagues en 2015, héritier du légendaire Eddie Rothman et figure respectée du North Shore, Makua incarne depuis toujours le respect, le courage, mais aussi la peur et le localisme hawaïen.
Mais derrière cette image d’acier, il y avait une faille. Une descente aux enfers silencieuse, nourrie par la honte, la culpabilité et des pilules qu’il n’aurait jamais dû toucher.

“Je prenais des cachets, sans douleur, juste pour me sentir bien”

Dans un épisode du podcast Good Humans de Cooper Chapman, Makua a brisé le silence.
“Entre 2015 et 2018, j’ai complètement déraillé”, raconte-t-il. “Je prenais des pilules… Je faisais n’importe quoi. J’étais champion du monde, mais j’étais brisé à l’intérieur.”

Il parle sans détour d’oxycodone, un antidouleur à base d’opiacés devenu fléau aux États-Unis. “Le pire, c’est que je n’avais même pas mal. Je n’avais aucune blessure. C’était juste le shoot de dopamine qui me faisait oublier les choses que je détestais en moi.”

L’alcool, la coke, les soirées sans fin : tout servait à masquer une souffrance mentale qu’il refusait d’affronter. “Les pilules n’étaient pas le vrai problème. Le vrai problème, c’était moi. Je n’étais pas assez courageux pour faire face à mes démons.”

La drogue au line-up : “Je sniffais dans le chenal de Jaws”

Le moment le plus glaçant ? Quand Makua avoue avoir consommé directement dans l’eau, sur l’un des spots les plus dangereux de la planète.
“Je suis chanceux d’être encore en vie”, dit-il. “Je sortais à Jaws avec des cachets, je les écrasais, je sniffais, et je repartais à l’eau. J’étais complètement ailleurs.”

Imaginer un surfeur en plein trip, sur une vague de 15 mètres, suffit à donner des frissons. Pourtant, c’est bien ce qu’il vivait : une double tempête, celle de l’océan et celle de sa tête.

“Je voulais juste revivre. Redevenir Makua.”

Tout a changé lorsqu’il a touché le fond. “Un jour, j’ai dit stop. J’étais prêt à mourir, ou à renaître. Et j’ai choisi de vivre.”
Makua Rothman s’est reconstruit, petit à petit. Par le surf, la musique, la famille, la foi aussi. Aujourd’hui, il parle de santé mentale sans détour, pour briser le tabou chez les athlètes — et surtout dans le monde du surf, où la vulnérabilité reste un mot difficile à prononcer.

“Je suis fier de mon parcours, parce que beaucoup n’en reviennent pas. Moi, j’ai eu la chance d’en sortir.”

Un message fort pour toute une génération

Makua n’est plus seulement un big wave rider. C’est un survivant, un père, un exemple de transparence dans un milieu souvent trop silencieux sur ses blessures invisibles.
Entre deux sessions à Waimea, il continue de chanter, d’aider, de parler, avec cette même intensité qu’il met dans chacune de ses vagues.

Et quand on lui demande s’il regrette, il sourit :
“Non. Parce que sans ces erreurs, je ne serais pas l’homme que je suis devenu.”

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