C’est officiel : La Niña est de retour, confirmée par les observatoires météorologiques du Pacifique et par les modèles climatiques mondiaux. Ce phénomène océanique et atmosphérique, parfois mystérieux pour le grand public, a pourtant un impact direct sur notre quotidien de surfeurs. Des spots hawaïens aux plages landaises, son influence se fait sentir jusque dans les line-ups européens. Et cette saison 2025-2026 ne fera pas exception.
Mais que signifie concrètement l’arrivée d’une La Niña ? Et surtout, comment cela va-t-il transformer les vagues de cet hiver ?
La Niña, c’est le pendant froid du fameux El Niño.
Alors que El Niño réchauffe les eaux du Pacifique Est, bouleversant les courants et provoquant des sécheresses ou des tempêtes selon les régions, La Niña fait exactement l’inverse : les alizés se renforcent, poussant les eaux chaudes vers l’ouest du Pacifique, tandis que de l’eau froide remonte à la surface près de l’Amérique du Sud.
Ce refroidissement crée une énorme “bulle froide” dans le Pacifique Est, qui va modifier la trajectoire du Jet Stream, ce courant atmosphérique rapide qui contrôle la formation des tempêtes autour du globe.
Résultat : des hivers plus actifs dans le Nord, des cyclones plus nombreux sous les tropiques, et des variations considérables dans la distribution des houles.
Autrement dit : ce qui se passe à des milliers de kilomètres de la Polynésie peut décider de la qualité des vagues à Hossegor ou à Nazaré.
Pour les surfeurs européens, La Niña est souvent synonyme d’un hiver plus consistant.
Quand le Jet Stream remonte vers le nord de l’Atlantique, les dépressions se forment plus souvent et plus puissamment entre Terre-Neuve et l’Irlande. Ce sont elles qui génèrent les longues houles d’ouest tant attendues par les big wave riders et les passionnés de beach breaks puissants.
👉 Côté positif :
👉 Côté moins glamour :
En clair : un hiver parfait pour les chargeurs, un peu moins pour les amateurs de sessions tranquilles au coucher du soleil.
Les surfeurs de Mavericks ou du North Shore d’Hawaï ont déjà les yeux rivés sur les cartes météo.
En période de La Niña, les tempêtes se forment plus haut dans le Pacifique Nord, générant des houles massives et régulières vers l’Alaska, l’Oregon et la Californie du Nord.
Le célèbre spot de Mavericks, au large de Half Moon Bay, est souvent l’un des grands gagnants du phénomène.
En revanche, le sud de la Californie et certaines îles hawaïennes reçoivent moins de houles franches, car les tempêtes contournent leur zone d’influence.
Sous les tropiques, les alizés renforcés qui caractérisent La Niña peuvent transformer un trip paradisiaque en session frustrante.
En Indonésie comme en Australie, le vent d’est souffle plus fort, amenant des conditions plus agitées et moins “glassy”.
Mais tout n’est pas perdu : les houles, elles, ne manquent pas — simplement, il faudra choisir le bon spot, bien orienté et à l’abri du vent.
Autre effet bien documenté : La Niña favorise la formation d’ouragans.
Les vents verticaux qui dispersent habituellement les tempêtes tropicales sont affaiblis, permettant aux systèmes de se développer plus facilement.
Les surfeurs de Floride, des Antilles et de Porto Rico peuvent donc s’attendre à plus de houles cycloniques, parfois destructrices, mais aussi propices à des sessions épiques sur des reefs rarement réveillés.
Si l’on devait tirer une seule conclusion : c’est l’Europe qui a le plus à gagner de ce nouvel épisode La Niña.
Les prévisions saisonnières annoncent un début d’hiver actif dès novembre, avec des séries de dépressions atlantiques rapprochées.
Cela signifie plus de houles solides pour la façade ouest, de la Bretagne au Pays basque, en passant par la Galice et le Portugal.
Les amateurs de gros surf attendent déjà leurs fenêtres à Nazaré, Mullaghmore ou Belharra.
Et pour les autres, les beach breaks landais ou galiciens devraient multiplier les jours “parfaits” — à condition de surveiller les vents et de s’armer d’une bonne 4/3.
Si vous aimez le surf engagé, les combinaisons épaisses et les line-ups balayés par le vent offshore, cette La Niña 2025-2026 risque de vous plaire.
Et pour ceux qui préfèrent les sessions faciles sous les tropiques… il va peut-être falloir patienter jusqu’au prochain El Niño.