Le nom de Russell Bierke résonne comme une énigme dans le monde du surf de gros. À seulement 28 ans, l’Australien est devenu le visage d’un surf extrême, celui où la peur et la lucidité cohabitent dans une harmonie aussi rare que les vagues qu’il surfe. Dans son nouveau film Inner Mechanics, réalisé par Andrew Kaineder, Bierke dévoile enfin ce qui se passe dans sa tête lorsqu’il se jette dans ces slabs, ces murs d’eau brisés par des rochers et des backwahes improbables.
« Beaucoup des vagues que je chasse ne sont pas parfaites. Elles ont des bumps, des plis, du backwash… mais c’est ça qui les rend spéciales. »
L’homme qui préfère les vagues imparfaites
Là où la majorité des surfeurs rêvent de tubes parfaits, Bierke semble attiré par le chaos. Shipstern Bluff, Mullaghmore, Jaws, ou encore des slabs anonymes en Australie : autant d’arènes où l’océan se fait sculpture mouvante, brutale et capricieuse. Là, Russell trouve sa beauté. Dans Inner Mechanics, il ne cherche pas à impressionner l’algorithme ou les réseaux sociaux. Il prend le temps de transformer chaque session en une œuvre visuelle (les ralentis aident bien), presque méditative, montée avec soin par Kaineder.
Le film, plus court que ses précédents projets (Bezerk, Flow State, Outer Edge of Leisure), conserve pourtant cette intensité viscérale, cette tension continue où chaque take-off semble défier la logique et la gravité. Harry Bryant, son ami et complice de galères, le décrit comme un “film d’horreur sur la côte rocheuse” — un compliment dans leur univers.
Le calme dans le chaos
Contrairement à l’image du surfeur kamikaze, Bierke incarne la maîtrise. Oui, il a peur. Il l’admet, sans détour :
« La peur, elle ne part jamais. Le vrai défi, c’est d’apprendre à la gérer. Si tu la laisses te submerger, tu paniques. Mais c’est aussi pour ça que tu y vas. C’est ce combat intérieur qui rend chaque vague unique. »
Son approche du surf de gros n’a rien d’une quête de gloire ou d’adrénaline pure. C’est une discipline mentale, presque spirituelle. Il attend. Il observe. Il sait que certaines vagues ne se présenteront qu’une fois tous les deux ou trois ans. Et quand elles arrivent, il faut être prêt.
« Un swell d’exception peut prendre des années. Quand tu sais que c’est peut-être ta seule chance avant longtemps, tout ton être se concentre. C’est maintenant ou jamais. »
Une quête sans fin
Dans la séquence finale du film, Bierke lâche une phrase qui résume parfaitement son rapport à l’océan :
« Tu ne sais pas où est la limite tant que tu ne l’as pas trouvée. » Ce n’est pas de la prétention, mais une invitation à explorer les frontières de l’humain face à la nature. Car pour Russell Bierke, la perfection ne se trouve pas dans la perfection d’une vague, mais dans l’imprévisible — dans ce moment suspendu où tout peut basculer.
Jordy Smith à Durban : le surf brut, sans fioritures
Pas de musique, pas de transitions léchées, pas de filtres flatteurs : juste Jordy Smith, son surf, et son home spot. La dernière vidéo du Sud-Africain est un retour aux sources, tournée à Durban, là où tout a commencé pour lui.
Dès les premières secondes, on comprend qu’on ne va pas assister à un énième edit de surf surproduit. Ici, c’est du raw, du vrai. On garde les meilleures vagues, on coupe le reste. L’océan parle, Jordy répond.
Une séquence le montre demandant au caméraman s’il a de la crème solaire. Les commentaires s’en amusent : “Pas besoin de crème quand tu passes la moitié de ta session dans le tube.” Il faut dire que sur certaines vagues, Jordy enchaîne trois barrels successifs. Rien de moins.
Mais blague à part, protégez-vous du soleil. On ne le dira jamais assez.
Ce qui impressionne aussi, c’est le timing de la session. L’aube à peine levée, presque la nuit encore. Pas un spot de surf tranquille : Durban et sa réputation de territoire de requins est bien connue. Il faut du cran — ou quelques potes “soldats” autour de soi — pour se jeter à l’eau à cette heure-là. Heureusement, certaines plages du coin disposent de filets anti-requins, mais tout de même…
Sur le plan du surf pur, c’est un récital. Jordy Smith prouve encore qu’il reste l’un des surfeurs les plus puissants et les plus précis de sa génération. Chaque manœuvre semble sortir d’un manuel, mais avec cette nonchalance qui n’appartient qu’à lui. Des tubes profonds, des carves millimétrés, un style qui respire la maturité.
Simple, brut, parfait. Jordy Smith n’a pas besoin d’artifice pour briller : son surf parle pour lui.
Dane Reynolds, le retour du feu sacré
Il y a des jours où l’on hésite. La combi encore humide de la veille, le vent qui pique un peu trop fort, la marée qui n’est « pas parfaite »… Et puis on tombe sur la dernière vidéo de Dane Reynolds, 83 S Palm Street, et tout s’éclaire : il suffit d’un surfeur qui s’enflamme pour rallumer la mèche chez nous tous.
Car oui, Dane est de retour. Pas juste sur un shortboard, mais avec cette intensité qui faisait de lui une légende malgré lui. À 40 ans, le Californien semble avoir retrouvé ce qu’il avait laissé filer entre les obligations, les affaires et la vie de famille : l’envie brute de détruire des vagues.
Pourquoi la vidéo s'appelle 83 S Palm Street, parce que c'est l'adresse du surf shop de Dane Reynolds à Ventura, et je vous avoue que je rêverai de my rendre et d'y penser un peu de temps à discuter avec le propriétaire du lieu.
Un comeback à la Dane Reynolds
La nouvelle production de Chapter 11, la structure qu’il a fondée à Ventura, n’a rien d’un simple « edit ». C’est un petit film de 17 minutes, un condensé de ce que le surf a de plus pur : du style, du flow, de la violence dans les turns et cette impression que Dane surfe toujours aussi bien, un style à part, reconnaissable malgré quelques kilos en trop par rapport à la grande époque. (on l'a connu plus gros dans le passé, lol)
Son fidèle acolyte Hunter Martinez, derrière la caméra, résume tout :
« Même ses kickouts sont agressifs. Il se lève à 6 h pour checker les vagues. C’est le Dane que j’admirais gamin. »
Après des mois d’absence et d’énergie dispersée, Dane s’est remis à ramer à l’aube, à traquer la moindre session. C’est un peu comme si l’un des surfeurs les plus influents des années 2010 refusait soudain d’accepter le déclin. Et ça, ça fait du bien.
Quand la passion revient frapper à la porte
Il y a quelque chose de profondément humain dans ce retour : ce moment où un surfeur, quel qu’il soit, sent à nouveau le besoin de se confronter à l’océan. Parce qu’on a tous connu cette phase : on regarde les prévisions, on trouve toujours une excuse, et puis un jour, on se surprend à rouvrir la housse, à vérifier le leash, à y aller « juste pour voir ».
Dane, c’est ça, puissance mille. Un gars qui a tout connu — les podiums, les sponsors, les enfants, la routine — et qui revient, simplement parce qu’il a besoin de sentir la planche vibrer sous ses pieds.
La preuve qu’on ne surfe jamais vraiment pour les autres
Dans 83 S Palm Street, on sent qu’il n’y a plus rien à prouver. Il surfe, parce qu'il aime surfer, pour le plaisir et n on la performance à tout prix. Et c’est exactement ce qu’on attendait.
Dane n’a jamais été le surfeur le plus lisse. Il n’a jamais cherché à plaire. Et c’est sans doute ce qui fait qu’aujourd’hui, en 2025, il inspire encore autant. Il nous rappelle que le surf n’a rien à voir avec les scores, ni les likes, ni les vues. C’est une affaire d’instinct, de pulsion et de plaisir
Alors si tu hésitais à aller à l’eau ce matin, si tu pensais que le vent était un peu trop side ou la marée trop haute, fais-toi une faveur : regarde 83 S Palm Street, enfile ta combi, et rame. Parce que si Dane Reynolds peut retrouver le feu à 40 ans, toi aussi, tu peux le rallumer aujourd’hui.
Barron Mamiya sublime Teahupo’o dans une journée d’anthologie
Il y a des vidéos de Teahupo’o, et puis il y a celles qui marquent. Celle que vient de publier Barron Mamiya fait partie de cette catégorie. Et pourtant, soyons honnêtes : la plupart d’entre nous saturent un peu. Teahupo’o a été filmée sous tous les angles possibles, à toutes les heures du jour et de la nuit. Si on calculait la couverture médiatique des vagues du monde, on découvrirait probablement que 1 % des spots représentent 95 % des vidéos surf… (aucune donnée scientifique derrière cette affirmation, juste une intuition journalistique, disons-le).
Et pourtant, cette vidéo mérite le détour. Parce qu’elle capture non seulement la puissance brute de la gauche tahitienne, mais aussi sa beauté et son intensité émotionnelle, dans une journée qui restera gravée dans les mémoires.
Une journée hors du temps à Teahupo’o
Le 3 septembre 2025, Teahupo’o s’est réveillée dans toute sa splendeur. Une houle massive venue du sud-ouest a frappé la presqu’île de Tahiti, offrant des vagues de plus de quatre mètres parfaitement formées. Les locaux étaient là, bien sûr — Matahi Drollet, Eimeo Czermak, Lorenzo Avvenenti — mais aussi une poignée d’Hawaïens en visite : Barron Mamiya, Makana Pang, Noah Beschen.
Cette journée aurait pu être parfaite de bout en bout, si elle n’avait pas été marquée par un accident sérieux. Le surfeur tahitien Lorenzo Avvenenti a été victime d’un grave incident lors d’une session de tow-in. Retrouvé inconscient, il a été secouru par Matahi Drollet et d’autres surfeurs présents sur place. Heureusement, il est aujourd’hui hors de danger.
Ce drame rappelle la violence du spot : à Teahupo’o, chaque vague peut être la plus belle… ou la plus dangereuse de ta vie.
Barron Mamiya et la grâce dans la lourdeur
Parmi les surfeurs présents ce jour-là, Barron Mamiya a brillé par son aisance et sa précision. Pensionnaire du World Championship Tour (WCT), il fait partie de cette nouvelle génération d’Hawaïens qui mêlent puissance et élégance.
Sur cette vidéo, Barron ne surfe pas seulement Teahupo’o. Il danse avec elle. Ses take-offs sont d’une sérénité déconcertante, ses lignes épurées, ses sorties de tubes parfaites. À chaque vague, il semble flotter entre contrôle absolu et abandon total.
Teahupo’o est une vague de vérité, qui ne pardonne rien. Barron, lui, y trouve une forme d’équilibre, comme s’il y puisait une connexion entre peur, respect et beauté.
Chris Bryan, l’œil qui transforme l’océan en cinéma
C’est aussi là que cette vidéo se distingue. Les ralentis signés Chris Bryan — l’un des maîtres de la caméra Phantom — ajoutent une dimension quasi mystique à l’ensemble. Chaque goutte d’eau semble suspendue dans le temps. Les plans en jet ski, qui suivent le surfeur au plus près, dévoilent l’épaisseur hallucinante de la lèvre, et rappellent à quel point cette vague est une bête vivante.
Le montage est simple, mais efficace. Pas de narration inutile, pas de musique envahissante. Juste du surf, de la lumière, et cette esthétique cinématographique que peu savent encore maîtriser sans tomber dans la surenchère.
Faire du neuf avec du déjà-vu
Alors oui, encore une vidéo sur Teahupo’o. Mais celle-ci rappelle que le surf, quand il est vrai, n’a pas besoin d’inédit pour être bouleversant. Teahupo’o, filmée mille fois, continue de fasciner parce que chaque session y est différente, chaque vague raconte une histoire, chaque surfeur y laisse un morceau de lui-même.
Barron Mamiya, ce jour-là, a simplement su écouter la vague. Et grâce à Chris Bryan, nous, spectateurs, avons pu la voir — et la ressentir — comme si c’était la première fois.
Washed : Quiksilver balance une déferlante mondiale
Un condensé de pur surf, sans scénario inutile
Quiksilver revient fort avec Washed, un film sans narration, sans fioriture, mais avec une seule idée : montrer du surf brut, puissant et inspiré. Le ton est donné dès les premières secondes avec la voix de Peter Fonda tirée du mythique Easy Rider, sur fond de Loaded de Primal Scream. Une entrée en matière qui sent la liberté, la poussière et le sel. Mais très vite, la douceur laisse place à la fureur : Mudhoney enchaîne, et c’est Kauli Vaast qui ouvre le bal avec une vague monstrueuse à Teahupo’o. Sans exagérer, probablement la vague la plus impressionnante filmée à Tahiti. Kauli y disparaît dans un tube aussi épais qu’une grosse caverne, avant de partir avec la lèvre, si l'on peut encore appeler cela une lèvre. La suite ? Une avalanche d’images et de manœuvres insensées.
Un casting XXL, un montage frénétique
Washed réunit ce que Quiksilver fait de mieux : une armée de surfeurs de haut niveau, six compétiteurs du Championship Tour, des prodiges du free surf, et quelques électrons libres à la Kael Walsh, capable de tout casser en Irlande. Tourné par 34 cameramans différents aux quatre coins du globe, le film ressemble à un patchwork de sessions folles, sans vraie cohérence, mais avec une énergie contagieuse. Le résultat est brut, rapide, presque punk — comme un vieux fanzine de surf en VHS. Et c’est peut-être ce qui lui donne tout son charme.
Les Français en pleine lumière : Kauli Vaast et Marco Mignot
Les Français ont clairement marqué leur empreinte dans Washed. D’abord Kauli Vaast, qu’on ne présente plus. Son passage à Teahupo’o est tout simplement mythique : maîtrise, engagement et sang-froid total. Le Tahitien prouve encore une fois qu’il joue dans la cour des très grands, entre la précision d’un tube rider pro et la folie d’un gamin du reef. Puis vient Marco Mignot, en milieu de film. Et là, changement d’ambiance : un style plus aérien, plus moderne, avec des airs massifs, des turns précis et ultra-rapides, et une réelle aisance dans les barrels. Sa séquence respire la jeunesse, le fun et la liberté — tout ce qu’on aime voir chez un surfeur français. On aimerait d’ailleurs le voir plus souvent dans cet univers free surf où il semble totalement à sa place. Les deux Français, chacun dans leur registre, donnent une belle image du surf tricolore : audacieux, créatif, et libéré.
Du surf pur jus, sans filtre
Pas d’histoire, pas de voix off, pas de message marketing. Washed n’essaie pas de raconter autre chose que ce qu’il est : un défouloir visuel, une célébration du surf pur, de la vitesse et de la prise de risque. Quiksilver signe là un film qui, sans révolutionner le genre, rappelle pourquoi on aime encore regarder du surf.
Desert Rats : trois surfeurs perdus au milieu de nulle part
Le surf a parfois des allures d’aventure extrême. Desert Rats, le nouveau film Volcom, en est la preuve éclatante. Pendant 45 minutes, on suit trois surfeurs — William Aliotti, Pierre Caley et Matt Hollman — lancés dans une virée de 9 000 kilomètres à travers un désert australien. Leur mission : trouver les slabs parfaits, ces vagues puissantes et dangereuses où vous avez pied au moment de la chute.
Le décor est planté : routes infinies, paysages lunaires, requins blancs omniprésents et conditions météo imprévisibles. Loin des images de surf paradisiaques, Desert Rats montre le vrai visage de la quête de vagues : l’attente, la frustration, et l’adrénaline pure quand tout s’aligne enfin… parfois trop tard. Car, ironie du sort, le swell tant attendu se lève juste après le départ de William Aliotti.
Produit par Guillaume Dartenuc, filmés par Beni Bagley, Kane Overll et monté par Laura Diaz et Gabriel Boin, le film mêle humour, peur et amitié dans une atmosphère à la fois rude et touchante. Les images signées Beni Bagley et Kane Overall plongent le spectateur dans un univers désertique et fascinant, où la nature impose sa loi.
En première partie, on découvrira Jungle Fever (15 minutes), un court-métrage réalisé par Arthur Genie, qui suit également William Aliotti à Kandui Resort, en Indonésie.
🎬 Infos projection
📅 Mardi 31 octobre 2025 à 20h30 📍 Le Rex – Hossegor 🎟️ Billets disponibles en ligne sur le site du cinéma ou directement au guichet. 👥 Projection en présence de Pierre Caley et William Aliotti.
📅 Jeudi 30 octobre 2025 à 20h30 📍 Cinéma Royal – Biarritz 🎟️ Billets disponibles en ligne sur le site du cinéma ou directement au guichet. 👥 Projection en présence de Pierre Caley et William Aliotti.
Kael Walsh lâche “Strung”, un bijou brut du surf moderne
Il y a des surfeurs qui tracent leur route sans jamais regarder derrière. Kael Walsh fait partie de ceux-là. À 26 ans, l’Australien originaire de Yallingup, en Australie-Occidentale, vient de dévoiler Strung, une vidéo de quinze minutes qui remet le surf de haut niveau à sa juste place : entre obsession, folie et perfection visuelle.
Un projet titanesque pour l’amour du surf
Dans une époque où les “reels” de quinze secondes s’enchaînent à la vitesse d’un scroll, Kael prend le contre-pied total. Strung a nécessité deux ans et demi de tournage, près de 100 000 dollars australiens investis, et des heures de voyage à travers la planète. Afrique du Sud, Namibie, Indonésie, P-Pass, et bien sûr l’Ouest australien : le garçon a cherché la perfection, et il l’a trouvée.
Loin des formats aseptisés, Strung transpire la passion brute. On y retrouve la puissance caractéristique de Kael : des tubes monstrueux, des aerials insensés et des carves dignes d’un uppercut. Mais surtout, une intensité qu’on ne retrouve plus beaucoup dans le freesurf actuel. Derrière la caméra, Wade Carroll signe un montage chirurgical, soutenu par la patte Quiksilver et des apparitions de Rolando Montes, Eithan Osborne, Brendon Gibbens et Matt Hoy.
Le surf comme un acte total
Kael Walsh, c’est l’anti-influenceur. Pas de story, pas de vlogs, pas de posture : juste du surf, pur et dur. Sa philosophie, “go big or go home”, s’applique autant à sa vie qu’à ses vagues. Il dépense sans compter, voyage souvent seul, et assume la part de hasard que suppose chaque swell.
Dans l’interview donnée à Stab, il raconte s’être ruiné lors d’un premier trip à P-Pass, sans résultat. Dix mille dollars envolés. Il y est retourné plus tard, seul, pour finalement scorer la session qu’il espérait. “Tu dois être prêt à tout perdre pour espérer gagner quelque chose”, dit-il en souriant.
Cette approche old-school, romantique presque, fait de Strung une œuvre à part. Un surf trip étalé sur plusieurs continents, sans sponsor miracle ni production hollywoodienne. Seulement un surfeur déterminé à montrer ce que le surf peut encore transmettre : de la tension, du risque, et cette étrange beauté née du chaos.
Une halte à La Réunion
Parmi les séquences, Kael fait un détour par l’île de La Réunion pour y surfer la droite de Saint-Pierre. Une vague explosive, taillée pour les airs, que le surfeur australien affectionne depuis des années. Une vague qui a eu son succès dans le passé, mais la crise requin a fait son œuvre. Qu'importe, Kael, fidèle à son ADN, y retrouve ce qu’il aime : la vitesse, la verticalité, et cette adrénaline qu’il cherche dans chaque session.
Après l'introduction, on atterrit à la Réunion et les images parlent d’elles-mêmes : des take-offs millimétrés, des rotations parfaites et un engagement total. Saint-Pierre n’a jamais semblé aussi photogénique.
Entre art et blessure
Strung aurait pu s’arrêter là, sur une apothéose de surf pur. Mais quelques semaines après la fin du tournage, Kael s’est blessé en Irlande. Une chute violente sur un slab, un impact à la tête, et une période de doute. “J’ai voulu continuer à surfer malgré tout, mais je sentais que quelque chose n’allait pas”, confie-t-il. Après quelques mois de pause, il revient plus motivé que jamais.
Kael Walsh, dernier romantique du freesurf
Dans un monde où le surf se consomme, Kael Walsh le vit. Il incarne cette génération de surfeurs qui refusent de se laisser dicter leur rythme par les algorithmes. Ses vidéos — Idiot Box, Soft Serve et maintenant Strung — ne sont pas des produits, mais des manifestes.
Regarder Strung, c’est se rappeler pourquoi on aime le surf. Pour cette envie de tout donner, sans calcul, sans filtre. Et ça, Kael Walsh le fait mieux que quiconque.
Yen, la nouvelle vidéo de Théo Julitte qui donne envie de se jeter à l’eau
Il y a des vidéos de surf qu’on regarde distraitement, et puis il y a celles qui nous font enfiler la combinaison sans réfléchir. Yen, le dernier clip vidéo de Théo Julitte, fait clairement partie de la seconde catégorie.
Le surf breton en cinématique brute
Signée par une jeune équipe — Titouan Visioli à la caméra et au montage, Vincent Delvalle, Manholeo Becker et Antonin Chavrier à la réalisation — Yen capture l’essence du surf breton : brut, froid, sincère. Les couleurs sont sombres, la bande-son garage rock ajoute une texture rugueuse, et les trcks de Théo Julitte claquent comme une bourrasque d’hiver sur la pointe du Raz.
Théo Julitte, l’anti-compétiteur inspirant
À 26 ans, Théo n’est plus très présent sur les compétitions. Et tant mieux. Son surf respire la liberté et l’authenticité, loin des jerseys numérotés. Avec ses blow tails backside et ses gauches parfaitement tendues, il incarne ce free surf que l’on aime tant : celui où chaque vague devient un terrain d’expression. Difficile d’ailleurs de ne pas penser à la relève bretonne. Qui sera le prochain Ian Fontaine ou Gaspard Larsonneur ? Peut-être personne. Peut-être que l’avenir du surf breton est justement là, dans ces vidéos faites entre potes, avec du cœur et du style.
Une vidéo qui sent l’hiver et la passion
Yen n’est pas une superproduction, et c’est ce qui la rend précieuse. On y sent la pluie, le vent, les mains gelées, mais aussi ce moment où la mer devient soudain parfaite et où tout le monde se tait. Ce genre de vidéo, c’est exactement ce qu’il faut avant une session d’hiver : une dose de motivation, brute et sincère.
Oscar Langburne : le surf comme art de vivre
À seulement 22 ans, l’Australien Oscar Langburne incarne une vision du surf à contre-courant. Pas de compétition, pas de performance à outrance : juste du style, du ressenti et une liberté totale. Sa nouvelle vidéo, Ever Changing Moods, produite avec Rip Curl, en est la plus belle démonstration.
Le film suit Oscar après une année compliquée : une blessure au genou, une opération, puis la dengue, qui l’ont éloigné de l’eau pendant près de six mois. Une éternité pour celui qui vit le surf comme un exutoire. « Ne plus pouvoir surfer m’a fait toucher du doigt à quel point j’en avais besoin, » confie-t-il. Le retour à l’eau, filmé entre l’Indonésie et l’Australie, a pris des allures de renaissance : des lignes pures, des glissés sans effort, un rapport presque spirituel à la vague.
Élève des icônes Craig Anderson et Tom Carroll, Oscar s’est forgé un style fluide, poétique, sans jamais chercher à copier. Très jeune, il a choisi une voie différente de celle du circuit compétitif. Influencé par la musique, l’art et la contre-culture, il considère le surf comme une expression personnelle, un moyen d’échapper à la norme.
Dans Ever Changing Moods, on retrouve cette esthétique libre : images soignées, ambiance planante, et ce flow unique qui rappelle les grands stylistes du surf moderne. La bande-son, éclectique et soignée, traduit sa personnalité d’artiste autant que de surfeur.
Loin du formatage des réseaux, Langburne continue de tracer sa route avec sincérité. « Le surf, c’était un truc punk, un échappatoire à la société. C’est ce que j’essaie de garder vivant dans mes vidéos, » dit-il. À travers ses lignes et son approche, il perpétue cette idée que surfer, c’est avant tout ressentir.
Craig Anderson, la grâce du surf libre dans Samudra Spirit Glitters
Les apparitions de Craig Anderson sont rares, mais toujours précieuses. À chaque fois qu’il revient, c’est un rappel brutal de ce qu’est le surf libre – un mélange de grâce, de lenteur assumée et d’élégance dans un monde où tout va trop vite. Avec sa nouvelle vidéo Samudra Spirit Glitters, le surfeur australien prouve une fois de plus qu’il n’a besoin ni de likes ni de podiums pour exister.
Le luxe de prendre son temps
Dans une époque saturée de clips, de stories et de reels à 15 secondes, Craig Anderson avance à contre-courant. Là où la majorité des pros doivent poster sans relâche pour rester visibles, lui choisit la rareté. Il préfère attendre la bonne lumière, la bonne vague, la bonne émotion. Et cette lenteur, ce choix délibéré de qualité plutôt que de quantité, transparaît dans chaque seconde de Samudra Spirit Glitters.
Réalisé par Dave Fox, ce court-métrage de onze minutes transporte le spectateur quelque part en Indonésie, entre un wedge gauche massif et une gauche interminable à tube dont on taira le nom. Pas un surfeur à l’horizon, juste Ando, sa planche, et une nature encore sauvage. Dans un monde où filmer sans surpopulation relève de l’exploit, cette solitude donne au film une dimension presque spirituelle.
Le surf comme un art visuel
Craig Anderson a toujours surfé avec une certaine esthétique. Il surfe avec émotion, et cela transpire dans ses vidéos. Son style, fait de belles courbes, un style particulier avec une gestuelle singulière et des take-offs improbables, rappelle qu’un bottom turn peut être une œuvre d’art. La réalisation de Dave Fox sublime cette essence : palette de couleurs travaillée, bande-son audacieuse, montage minimaliste. L’ensemble forme une expérience sensorielle plus qu’un simple edit. On ne regarde pas Samudra Spirit Glitters, on s’y perd.
Entre liberté et exigence
Derrière cette nonchalance apparente, il y a une rigueur presque obsessionnelle. En début d’année, alors en trip au Portugal, Craig confiait qu’il choisissait toujours des vagues « qui correspondent à son surf » pour être aussi productif que possible. Rien n’est laissé au hasard : chaque session, chaque angle de caméra, chaque drop est pensé pour capturer une sensation plutôt qu’une performance. C’est cette approche — le surf comme art, pas comme sport — qui le distingue et qui fascine depuis plus d’une décennie.
Le charme de l’inaccessible
Samudra Spirit Glitters rappelle aussi pourquoi le free surf reste vital pour la culture. Loin des jerseys, des scores et des formats imposés, Craig Anderson incarne une forme d’authenticité presque perdue. Il ne cherche pas à convaincre : il surfe pour lui, pour le plaisir et par extension pour ceux qui aiment le surf lent, stylé et viscéral. Le spot du film reste mystérieux, mais peu importe — ce secret ajoute à la magie.
Waimea river, version XXL : Jamie O’Brien dompte la vague statique d’Oʻahu
À Waimea Bay, il existe un mirage de surfeur : une vague qui ne vient pas de l’océan, mais d’une rivière en crue. Quand le Waimea Valley déborde et perce la barre de sable (ou plutôt quand les surfeurs creusent un tranchée), un fleuve brun se jette dans la baie, sculpte un chenal et, pendant quelques heures, transforme la plage mythique en une machine de vagues statiques dignes d’un snowpark aquatique. Ces derniers jours, le phénomène a livré son plus beau visage. Jamie O’Brien (JOB) a parlé sans trembler : “10/10, probablement la meilleure river wave de ma vie”, aux côtés de Koa Smith, à l’aube, quand la rivière prête à éclater promet le jackpot aux premiers arrivés.
Aube, sable taillé au scalpel, vagues glassy parfaites
La session commence avant le lever du soleil. Le chenal est gonflé, la plage encore vide, l’océan lui-même offre de beaux sets au large de Waimea, mais les deux compères préfèrent la folie douce du fleuve. Dans la lumière laiteuse, la surface devient glassy : un verre dépoli, si lisse qu’on se demande s’il va tenir sous les dérives. JOB enchaîne des runs de trois à quatre minutes avec de nombreuses manœuvres, porté par une onde stationnaire qui respire comme un poumon. “Absolument insane”, résume-t-il en sortant de l’eau, rincé et hilare.
Comment naît une telle perfection ?
Le décor est simple et pourtant capricieux : de fortes pluies remplissent le Waimea Valley. C'est un bassin dans un parc naturel qui n'est séparé de la plage de Waimea que par une langue de sable de quelques mètres. On commence par creuser une tranchée reliant ce bassin naturel à l'océan. L’eau douce accélère, creuse des “dunes” sous-marines dans le chenal, qui renvoient l’énergie comme un tremplin. Quand le débit et le profil du fond s’alignent, une vague statique se met à fonctionner, parfois grande, quand le débit est suffisant, mais toujours d’une régularité hypnotique. C'est une obsession pour les locaux.
Le contraste avec la version “monstre” de l’hiver dernier
Souviens-toi : en février, la rivière avait explosé en mode superlatif, session nocturne, crue furieuse, risques énormes. JOB, Koa, Italo Ferreira et une poignée de locaux au coucher du soleil. C’était spectaculaire… et franchement hostile. La différence cette fois ? Moins de chaos, plus propre. Une ligne lisible, glassy, idéale pour carver et jouer avec les changements de section. La vague statique de Waimea River n’a pas de standard : elle a des humeurs. Et, ce jour-là, elle était de bonne humeur.
Une beauté, non sans danger
Waimea River casse depuis de nombreuses années sans qu'aucun incident sérieux n'ait lieu. Cependant, c'est un phénomène puissant, qui demande d'être à l'aise avec l'élément marin. Lorsque vous tombez de votre planche, ou que vous ratez la vague. Le courant est si violent que vous allez être éjecté dans l'océan sans pouvoir faire quoique cela. Une personne sans expérience pourrait paniquer, on a l'impression d'être pris dans une baïne violente. Autre phénomène inquiétant, le risque requin existe à Hawaiii et sur le North Shore. Ce phénomène pourrait attirer des requins tigres ou boudelogues, aucune étude existante ou accident, mais je me souviens m'être fait la réflexion lorsque j'ai dans le passé surfer la vague statique de Waimea River.
Andrew Jacobson, du kid de Malibu au chasseur de monstres
Coach haut de gamme, membre du crew Chapter 11 et chasseur de bombes, Andrew Jacobson signe un film qui met des gifles : Teahupo’o, l’Irlande, Fidji… et une bombe à Pipeline, le tout présenté par Dane Reynolds, légende en personne. Un portrait humain et une claque visuelle.
Un coach pas comme les autres
Andrew Jacobson n’est pas le moniteur qui pousse des mousses à Zuma. À Malibu, il a bâti un coaching ultra ciblé, pensé pour des clients exigeants et discrets, capables de l’emmener à la demande jusqu’à un wavepool en jet privé ou d’investir sérieusement dans la progression d’un jeune talent. Ce modèle lui permet de rester maître de son temps, de caler ses semaines sur les houles et de financer sa vie d’athlète sans renoncer aux voyages. Être son propre patron n’a rien d’un caprice : c’est la condition pour poursuivre une obsession, celle d’aller chercher les meilleures vagues possibles, où qu’elles se lèvent.
Dane Reynolds, narrateur de luxe
Dans le film This Is Where I Am, réalisé par Hunter Martinez avec Chapter 11, Dane Reynolds ne se contente pas d’introduire le personnage : il l’humanise. On traverse des scènes de maison familiale, un tea time à la fois gênant et tendre, et l’on découvre un Andrew drôle, pudique, focalisé. La frontière symbolique entre Malibu et Ventura s’efface pour laisser place à une relation simple, faite d’admiration réciproque et de petites piques. Cette proximité donne au récit un ton rare : au lieu de vendre un héros, le film dévoile un surfeur qui aime l’océan plus que le storytelling.
Teahupo’o, Irlande, Fidji : la claque visuelle
Quand l’action démarre, tout s’accélère. À Teahupo’o, Andrew se lance dans la gueule du monstre avec une lecture millimétrée, une ligne et une sortie propre. En Irlande, les murs d’eau froide et le vent glacial ne lui arrachent pas sa fluidité ; il reste droit dans ses appuis, rapide, fluide. Aux Fidji, il retrouve ce tempo élastique où chaque section appelle une décision franche, sans gestuelle superflue. Les images tiennent par leur évidence : il ne subit pas ces vagues lourdes, il les sculpte.
Pipeline, la bombe et la fanfaronnade qui fait sourire
Le sommet de la vidéo arrive à Pipeline. La vague filmée est un gros set à Pipeline, un bon deuxième reef, mais Andrew s’y place exactement où il faut. La trajectoire est chirurgicale, la prise de vitesse parfaite, la sortie impeccable. Depuis mon siège, cela parait trop simple. Il en rit ensuite en lâchant qu’il est peut-être l’habitant de Malibu qui a la meilleure vague à Pipe. La phrase a le goût de la provocation légère et de l’autodérision, mais les images, elles, ne plaisantent pas. Ce clin d’œil offre un gimmick parfait : assez culotté pour faire réagir, assez vrai pour tenir la route.
La cicatrice Cloudbreak et la revanche
Le film raconte aussi la face cachée de l’engagement. En 2018, à Cloudbreak, Andrew se brise le genou dans un wipeout violent. La reconstruction est longue, physique et mentale, et revenir scorer là-bas a tout d’une revanche. On comprend alors le triangle affectif qui structure sa pratique : Pipeline pour l’histoire et la densité, Teahupo’o pour la pureté et la verticalité, Cloudbreak comme l’ancienne flamme avec laquelle il fallait solder les comptes. Cette relation aux vagues lourdes éclaire sa manière d’habiter chaque take-off : calme froid, lecture rapide, goût du risque maîtrisé.
SLOWS – Lost in the Swell remet les voiles pour chasser des vagues vierges
Trois Bretons, un voilier de 9 mètres, et une obsession : trouver — à la voile — des vagues qui n’appartiennent encore à personne. Avec SLOWS, Lost in the Swell (Ewen Le Goff, Aurélien “Aurel” Jacob, Ronan Gladu) signe un nouveau film de surf à hauteur d’hommes, drôle, brut, et (comme d'habitude)… qui donne parfois envie d’avaler un Mercalm. Au programme : apprentissage express avec la navigatrice du Vendée Globe Samantha Davies, tempêtes, frayeurs au large, un requin de 5 m au line-up, et le jackpot : des vagues parfaites, surfées entre amis, loin des foules.
Pourquoi ce film peut (vraiment) faire date
Contrairement aux road-trips classiques, SLOWS remet au centre la lenteur choisie : avancer au rythme du vent, économiser l’essence, accepter l’imprévu. C’est la continuité d’une démarche entamée depuis des années par le trio — souvenez-vous du camion à l’huile de friture, des galères en train, ou des voyages embarqués sur des voiliers d’expédition comme Maewan en Patagonie. Cette logique “low impact” fait partie de l’ADN du projet et lui donne une tonalité plus durable que le surf-trip jetable.
Samantha Davies, crash-course au large
Avant de “tirer des bords” en Atlantique Nord, les compagnons de Lost in the swell ont bénéficié de quelques jours de formation avec Samantha Davies, figure du Vendée Globe. Ce passage accéléré de la théorie à la pratique apporte une vraie tension narrative : le trio, plus surfeurs que marins pros, affronte vite la vraie vie du large — grains, esprit d’équipage, veille de nuit, procédures d’évitement… et ce fameux cargo à esquiver de justesse.
L’Atlantique Nord en version brute
Le film assume ses contrastes : euphorie quand les cartes météo ouvrent une fenêtre, coups de tabac qui lessivent les nerfs, rencontre avec un requin de 5 m qui glace l’eau du line-up, et ces sessions où l’on sait, dès la prise de vitesse, que la destination — la vague parfaite — valait des semaines de patience. Résultat : 1 h 20 d’images salées, rythmées par l’humour maison et une bande-son à la bonne température.
Lost in the Swell, un style bien à eux
Depuis leurs débuts, Ewen, Aurel et Ronan ont développé une écriture singulière : DIY, débrouille, auto-dérision, et un sens du récit qui laisse la place aux rencontres. Leur site résume bien la boussole : partir pour des vagues, mais revenir pour les gens et la nature qui les entourent. SLOWS prolonge cette ligne, en rappelant qu’une aventure réussie, c’est autant le chemin que la destination.
Où voir SLOWS en avant-première
Le film part en tournée en France d’octobre à novembre 2025. Voici les dates annoncées (présence de LITS indiquée quand précisée) :
Biarritz — 17 octobre, Cinéma Le Royal – 20h. Free drinks + dédicace au shop Oxbow (18h30). Présence des aventuriers de Lost In The Swell
Hossegor — 18 octobre, Joe&Joe – 20h30. Présence des surfeurs
Bordeaux — 23 octobre, Cinéma Le Mégarama – 20h. After à Alaia Surf Café – 22h. Présence des acteurs
Montalivet — 25 octobre, Salle culturelle Vendays – 20h30. Billetterie HelloAsso.Présence de la bande
Paris — 20 novembre, Le Grand Rex – 20h30 (billetterie officielle). Présence des surfeurs
Durée du film : 1 h 20 — Format : documentaire surf & aventure — Réalisation : Ronan Gladu — Avec : Ewen Le Goff, Aurel Jacob, Ronan Gladu. Surf Session
Ce que SLOWS raconte du surf en 2025
Au-delà du frisson, SLOWS parle d’un surf qui assume ses contradictions : on veut l’inconnu, mais on respecte les lieux ; on rêve de vitesse, mais on accepte la lenteur ; on cherche la belle session, mais on célèbre surtout l’amitié et le chemin. C’est ce dosage — sincère, parfois bordélique — qui explique l’attachement du public à Lost in the Swell depuis plus de dix ans.
Infos pratiques & billetterie
Tournée complète et mises à jour : consulte les annonces locales et la page des cinémas (ex. Grand Rex pour Paris). Certaines dates disposent d’une billetterie en ligne (Cinéville Lorient, Arvor, Mégarama Bordeaux, etc.).
Événements partenaires : quelques séances proposent after, free drinks ou dédicaces en shop Oxbow. Détails dans chaque fiche séance.
Tosh Tudor, entre nonchalance et maîtrise : “Tubefession” remet une pièce dans la machine à tubes
69 tubes, 3 turns, un interrogatoire façon FBI signé Jonah Hill, et la sensation déroutante que se caler au cœur d’un barrel parfait peut paraître… simple. La nouvelle vidéo de Tosh Tudor, Tubefession, pousse encore plus loin l’obsession du tube révélée l’an dernier avec Tube Therapy. Et c’est précisément ce qui nous plaît : cette nonchalance, ce relâchement qui ne sacrifie jamais la vitesse ni la ligne.
De Tube Therapy à Tubefession : la suite logique (et plus affûtée)
En 2024, Tosh signe Tube Therapy, un long format qui le place au centre du club très fermé des “tube addicts” modernes. Il y réglait déjà un compte avec les cavernes d’Indo, du Mexique ou d’Hawaï, sur des planches finement choisies avec Thomas Bexon. Tubefession (2025) en est la déclinaison “confessionnal” : 69 tubes précisément (honnêtement, je n'ai pas compté), seulement trois manœuvres, et un fil comique où Jonah Hill joue un enquêteur bien décidé à prouver que le Californien est “coupable” d’abus de barrels. Le film a été tourné entre Indonésie, Australie, Japon, Tahiti et quelques autres stops, avec un final polynésien qui sent la perfection.
Le style Tosh : calme dans la tempête
Ce qui saute aux yeux, c’est cette posture dans le barrel sur les gauches, et une technique du tube backside originale. Tosh ne force jamais : il se tasse juste ce qu’il faut, sans crispation. Son secret ? Une recherche permanente de la parfaite ligne et de vitesse, en particulier en backside. En frontside, il reprend la leçon de Gerry Lopez : la main traînante dans le mur de la vague. Résultat : des lignes pures, un contrôle qui semble évident — et pourtant rare à ce niveau.
Matos et placements : quand la board disparaît
Tosh ne s’enferme pas dans un quiver dogmatique. Il alterne thrusters, singles et dérives alternatives selon le plan d’eau, souvent avec des shapes Thomas Surfboards (Bexon) ou sortis de l’atelier familial. Son travail sur les planches “tube-minded” s’est matérialisé jusqu’à donner naissance au modèle Therapist chez Thomas, mis au point pendant Tube Therapy et pensé pour garder la ligne dans le barrel. Là encore, le style prime : la planche s’efface, la trajectoire reste.
Jonah Hill, l’arme comique
Clin d’œil parfaitement dosé : Jonah Hill endosse un rôle d’agent (trop) informé et pousse Tosh à “avouer”. Le gag fonctionne parce qu’il ne parasite jamais le surf (après, je ne suis pas fan de ce genre de mise en scène ) . Il encadre l’action et souligne l’idée-force du film : quand on parle de barrels, la preuve se fait images à l’appui — et Tubefession en aligne 69.
Qui n’a jamais rêvé d’une vague dans son jardin ?
Avoir sa propre piscine à vagues dans le jardin. Une utopie pour la plupart d’entre nous, mais une réalité pour quelques passionnés américains. Aux États-Unis, un projet baptisé The Wave Source vient de voir le jour, et il est en train de faire rêver la planète surf.
The Wave Source : un rêve devenu réalité
Dans l’imaginaire collectif, la piscine à vagues est souvent associée aux grands complexes touristiques, aux parcs aquatiques ou aux mastodontes du surf business comme Kelly Slater Wave Co, Wavegarden ou PerfectSwell. Mais cette fois, l’histoire est différente : The Wave Source a été construite dans un simple jardin privé.
Deux ans de démarches administratives, deux mois de travaux, et un pari un peu fou : créer une vague surfable, sur commande, dans un bassin d’environ 200 pieds (soit plus de 60 mètres). L’idée est née de la passion de Tony, Ash et Justin, trois inventeurs amateurs, bien décidés à prouver que l’on peut rivaliser avec les géants du secteur, à échelle réduite et avec une bonne dose d’ingéniosité.
Une vague sur mesure
Le système mis au point est étonnant. La vague parcourt environ 200 pieds le long d’un mur et peut se surfer en gauche comme en droite. Dans la vidéo de présentation, seule la droite a été utilisée, car les gauches provoquaient trop d’éclaboussures hors du bassin.
Mais le plus impressionnant reste la modularité de la vague. Longueur, hauteur, puissance, variations… tout peut être ajusté grâce à un système de réglages accessible. Une véritable « vague sur mesure », qui transforme chaque session en laboratoire de surf.
Comme le raconte le spécialiste de skimboard et de surf de piscine Blair Conklin :
« Le plus fun pour moi a été de pouvoir régler les boutons et de voir quelle vague on allait créer ensuite. Les possibilités sont vraiment infinies. »
Testée par Ben Gravy et Blair Conklin
Pour donner vie au projet, les créateurs ont invité deux figures incontournables du surf alternatif et des vagues artificielles : Ben Gravy et Blair Conklin.
Habitué des sessions les plus improbables, Ben avoue avoir eu des doutes en voyant les premières photos. Mais une fois arrivé en Arizona, il a été bluffé :
« J’ai reçu un message au hasard pour tester cette piscine. Les images ne rendaient pas justice, j’avais du mal à imaginer la taille des vagues. Mais dès la première série, mon point de vue a changé. On avait devant nous un layout énorme avec des vagues parfaites de 3 à 4 pieds qui déroulaient à la demande. »
De son côté, Blair a noté le potentiel du concept et son côté ludique, presque expérimental. L’idée de pouvoir créer des vagues uniques, d’enchaîner les tests et de jouer avec les paramètres, ouvre des perspectives inédites pour le surf en piscine.
Un futur pour les piscines DIY ?
Bien sûr, The Wave Source reste pour l’instant un prototype, loin de concurrencer les installations millionnaires des leaders du marché. Les limites existent : bassin réduit, perte d’eau lors de certaines configurations, coûts de construction encore flous.
Mais l’initiative montre que la passion et la créativité peuvent parfois se substituer aux gros budgets. Dans un monde où le surf en piscine devient un business global, avec des piscines géantes prévus aux quatre coins du globe, cette version « artisanale » a quelque chose d'original.
Et si demain, d’autres passionnés s’en inspiraient pour créer de petites vagues domestiques ? Peut-être que ce projet marquera le début d’un mouvement parallèle, plus accessible, où l’on réinvente le surf dans son propre jardin.
The Wave Source n’est pas seulement une piscine à vagues bricolée dans un jardin. C’est la preuve qu’avec de la passion et de la persévérance, même le plus fou des rêves de surfeur peut devenir réalité. Maintenant, la question que je me pose, n'est-ce pas dangereux en terme d'environnement de voir naître de plus en plus de piscine à vagues ? Encore plus, si une solution low cost permette de créer des piscines à vagues privées ... Le débat est ouvert...
Panique à Trestles : un bateau fonce dans le line-up
Vendredi après-midi, les surfeurs rassemblés à Lower Trestles, spot mythique de Californie, ont vécu un moment d’effroi. Sur les images filmées par une caméra en direct de Surfline, on distingue clairement un bateau de pêche sportive d’environ 30 pieds foncer droit dans le line-up, slalomant entre les surfeurs médusés. Un incident aussi spectaculaire qu’incompréhensible, qui aurait pu virer au drame.
Lower Trestles, situé dans le San Onofre State Park, à la frontière entre le comté d’Orange et celui de San Diego, est réputé pour ses vagues parfaites… et pour son affluence. Chaque swell attire une véritable marée humaine, parfois comparable aux bouchons de l’Interstate 5 qui longe le spot. Mais cette fois, la foule à l’eau n’avait rien de banal : en plein milieu des séries, un bateau à moteur a traversé la zone de surf, laissant les spectateurs et les surfeurs sans voix.
Heureusement, aucun blessé n’a été signalé. Le navire a poursuivi sa route vers Uppers, un autre pic du spot. Les images montrent bien qu’il y avait quelqu’un à la barre, mais la question demeure : accident mécanique ou décision volontaire et dangereuse ?
La loi est claire
Aux États-Unis, et en Californie en particulier, la législation encadrant la navigation près des baigneurs et des surfeurs est stricte : impossible de dépasser 5 mph dans un rayon de 100 pieds autour d’un surfeur, ou de s’approcher à moins de 200 pieds d’une plage avec une embarcation motorisée. Toute autre conduite est qualifiée de « reckless » : imprudente, et donc illégale.
Comme l’a rappelé Surfline dans sa description de l’incident, « la loi californienne est limpide : on ne conduit pas un bateau à pleine vitesse au milieu d’un line-up. » Une évidence qui n’a pas empêché cette incursion insensée.
Les réactions enflammées
Sur les réseaux sociaux, la vidéo relayée notamment par le compte @lottrolls a déclenché une avalanche de réactions. Certains se sont contentés de souligner la chance inouïe qu’aucun surfeur n’ait été percuté. D’autres se sont montrés bien plus virulents, allant jusqu’à comparer l’incident à ce qui aurait pu se passer à Hawaii.
L’un des commentaires les plus marquants résume l’état d’esprit : « Essaie ça à Hawaii. Les locaux t’attendront au port. » Une façon de rappeler que dans certaines zones du Pacifique, les règles tacites de respect et de protection des line-ups sont encore plus strictes qu’en Californie.
Un précédent déjà arrivé
Aussi improbable que cela puisse paraître, ce n’est pas la première fois qu’un bateau se retrouve au milieu des vagues de Trestles. En 2020, en pleine pandémie, deux surfeurs avaient tenté de rejoindre le spot par la mer avec une petite embarcation depuis Dana Point Harbor. Mal leur en avait pris : pris dans une houle conséquente, ils avaient fini par chavirer et perdre leur bateau, sous les rires (et les caméras) des surfeurs déjà présents au pic.
L’épisode de vendredi n’a pas eu la même fin comique, mais il aurait pu avoir une issue tragique. Le fait qu’aucun accident n’ait été signalé relève presque du miracle.
Le symbole d’un spot sous pression
Au-delà de l’incident, cet épisode met en lumière la fragilité de la cohabitation entre surfeurs, baigneurs et usagers motorisés de l’océan. Trestles est un joyau du surf californien, un lieu qui attire aussi bien les meilleurs surfeurs du monde que des milliers d’amateurs. Mais son succès fait aussi sa vulnérabilité.
Qu’il s’agisse d’un pilote imprudent, d’une défaillance mécanique ou d’un simple coup de folie, ce bateau n'avait rien à faire si proche d'un line-up bondé, encore moins lancé à pleine vitesse. Un incident qui ne doit plus se reproduire.
Longboard en Guadeloupe, quand la magie opère
Il y a des vidéos qui marquent par leur puissance visuelle et par l’émotion qu’elles dégagent. Celle-ci en fait partie. On parle souvent du surf dans les Caraïbes à travers Porto Rico, la Barbade ou la République Dominicaine, mais beaucoup plus rarement de la Guadeloupe. Et encore moins à travers le prisme du longboard. C’est ce qui rend cette production si précieuse : elle ouvre une fenêtre sur un visage inédit du surf caribéen.
Un joyau rare du surf caribéen
La Guadeloupe ne figure pas parmi les destinations surf les plus médiatisées. Pourtant, ses côtes volcaniques et ses récifs coralliens abritent de véritables trésors. Le surf y existe bel et bien, porté par une communauté passionnée, mais il reste souvent en retrait dans l’imaginaire collectif. La vidéo dont il est question ici vient justement combler ce vide : elle capte l’essence du surf local avec une élégance rare.
On y découvre des paysages luxuriants, des vagues parfaitement mises en valeur, et cette atmosphère si particulière propre aux îles. L’océan y apparaît à la fois puissant et accueillant, dans une lumière caribéenne qui sublime chaque détail.
Le longboard sous un nouveau jour
Quand on pense à la Guadeloupe, on imagine davantage des vagues rapides et parfois capricieuses, plus adaptées au shortboard qu’à autre chose. C’est pourquoi voir des images de longboard est une vraie surprise. La vidéo dévoile des vagues qui déroulent avec une douceur idéale pour tracer de longues courbes, marcher vers le nose ou simplement savourer le plaisir d’une glisse fluide.
Le longboard, par nature, exige des vagues régulières et pas trop creuses. Les séquences filmées démontrent que la Guadeloupe peut offrir tout cela, quand les conditions s’alignent. C’est une redécouverte du potentiel de l’île, une sorte de révélation pour qui n’avait jamais imaginé le longboard dans ce décor.
Plus qu’un sport, une culture en mouvement
Mais ce qui frappe avant tout, au-delà des vagues, c’est l’ambiance. La vidéo n’est pas seulement un montage de sessions surf : c’est une plongée dans la culture caribéenne. La musique, les couleurs, les visages, tout concourt à une expérience sensorielle complète. On sent que le surf n’est pas seulement un sport, mais un élément intégré dans un mode de vie, un langage commun entre l’océan et les habitants. Bien que la culture locale ne soit pas par tradition tournée vers l'océan, on ressent le besoin des nouvelles générations de faire ce pas vers l'eau.
Cette dimension culturelle apporte une profondeur unique au film. Le surf en Guadeloupe n’est pas un produit d’exportation pour touristes en quête d’exotisme, mais une pratique authentique, enracinée dans l’île et en résonance avec son identité.
Une invitation à voir plus loin
Au final, cette vidéo est bien plus qu’un simple clip de surf. C’est une invitation à élargir notre regard, à sortir des clichés habituels et à reconnaître la richesse de scènes moins connues. Elle donne envie de croire que la Guadeloupe a encore beaucoup à offrir au monde du surf, et pourquoi pas de la voir émerger un jour comme une destination phare du longboard caribéen.
Kai Lenny défie Greenbush en switch stance
Greenbush, cette gauche mythique des Mentawai réputée pour ses tubes aussi profonds que dangereux, n’avait sans doute jamais imaginé accueillir un Kai Lenny… en switch stance. Et pourtant, le surfeur hawaiien, habitué à repousser toutes les limites possibles du surf, vient de signer une performance qui fait déjà beaucoup parler.
Greenbush : une vague aussi sublime que brutale
Située au large des îles Mentawai, en Indonésie, Greenbush est une gauche redoutée. Creuse, rapide et souvent imprévisible, elle se déroule au-dessus d’un reef tranchant comme une lame de rasoir. En backside, elle demande une précision chirurgicale pour se caler dans le tube et surtout en sortir. En frontside, elle offre une vision totale du barrel, mais réclame autant de technique que de courage.
Pour un surfeur regular comme Kai Lenny, Greenbush est donc normalement une vague backside. Mais Kai n’aime pas faire « normalement ». Résultat : il l’a surfée en switch, pied droit devant, pour transformer ce backside en un frontside parfaitement contrôlé.
Le switch stance selon Kai Lenny
Le switch stance n’est pas une simple fantaisie pour Kai Lenny. C’est un vrai outil d’entraînement. Dans une interview récente, il expliquait :
« Tu travailles une autre partie de ton cerveau en surfant dans la position opposée. Quand tu reviens à ta stance normale, ta technique est encore plus affinée, car ton cerveau a dû forcer pour l’assimiler. »
Pour lui, surfer switch n’est donc pas un numéro de cirque, mais un exercice de neuro appliqué au surf. Chaque vague surfée ainsi renforce sa lecture des trajectoires, son équilibre et sa capacité d’adaptation.
Une démonstration à Greenbush
La vidéo, postée sur sa chaîne YouTube, montre un Kai Lenny, quasi seul à l’eau à Greenbush, enchaînant les tubes comme si de rien n’était. Ce qui frappe, c’est la fluidité : pas de raideur, pas d’hésitation. Ses bottom-turns, ses entrées dans le barrel, tout semble naturel, alors qu’il surfe du « mauvais » pied.
Et lorsqu’arrivent les sections les plus critiques, Kai repasse en backside… comme pour rappeler qu’il maîtrise les deux registres, sans jamais perdre le fil.
L’ADN d’un surfeur hors catégorie
Ce qui fait la différence chez Kai Lenny, ce n’est pas seulement son talent, mais sa curiosité. Là où d’autres se contentent d’exceller dans une discipline, lui multiplie les terrains de jeu : surf, foil, windsurf, kitesurf, tow-in, SUP… Et maintenant, le switch stance devient une corde de plus à son arc.
Cette approche expérimentale et sans barrière le pousse à explorer toutes les possibilités offertes par l’océan. À Greenbush, il a non seulement prouvé sa capacité d’adaptation, mais aussi ouvert une nouvelle voie : et si surfer switch devenait un véritable outil de progression pour tous les surfeurs ? Surfer en switch stance montre une technique et connaissance parfaite d'une vague. Il existe d'autres exemples comme Kauli Vaast à Teahupoo ou Jamie O'Brien à Pipeline. Mais, il faut avouer que Kai Lenny le pratique avec une fluidité et une maitrise rare.
Une performance qui restera
Greenbush restera toujours une vague impitoyable, mais Kai Lenny vient d’y écrire une page originale. En surfant switch, il transforme un backside contraint en un frontside libéré. Et surtout, il continue à bousculer les codes du surf de haut niveau, en montrant que la technique pure ne suffit pas : il faut aussi savoir sortir du cadre.
Kai Lenny ne surfe pas seulement des vagues. Il surfe aussi les limites du possible.
Yi-Wo, le nouveau film de Thomas Campbell en tournée en France
Depuis plus de vingt ans, Thomas Campbell occupe une place à part dans le monde du surf. Réalisateur de films devenus cultes comme Sprout (2004) ou The Present (2009), il mêle art visuel, glisse et musique avec une sensibilité unique. En 2025, il revient avec Yi-Wo, une œuvre poétique, fruit de dix ans de travail, qui sera présentée pour la première fois en France lors d’une tournée exceptionnelle.
Un voyage sensoriel et rituel
Yi-Wo n’est pas un simple surf movie. Campbell le définit comme une « prière », un voyage rituel au cœur de l’océan et de l’inconnu. Tourné principalement en 16 mm, le film nous plonge dans une esthétique artisanale et intemporelle, bien loin des images lisses du numérique. Chaque séquence ressemble à un poème visuel, invitant à se perdre ou à se retrouver dans l’expérience de la glisse.
Au-delà des vagues, le film célèbre un mode de vie, une manière de voir le surf comme une improvisation poétique, une discussion intime avec la nature.
Une distribution de rêve et des destinations mythiques
Comme toujours chez Campbell, le casting est soigneusement choisi. On y retrouve des figures emblématiques du surf alternatif et du longboard : Ryan Burch, Alex Knost, Joel Tudor, Karina Rozunko, Lauren Hill, Dave Rastovich, Ozzie Wright, Jared Mell, Trevor Gordon, Nick Melanson ou encore Bryce Young.
Les sessions filmées nous transportent aux Fidji, au Maroc, en Indonésie, au Costa Rica, en Australie, en Californie et même dans le désert de l’Utah. Une diversité de lieux qui reflète la richesse du surf mondial et l’approche éclectique du réalisateur.
Les premières françaises de Yi-Wo
Autour de Around The Waves, le film arrive enfin en France pour une série de projections exclusives. Voici les dates à ne pas manquer :
Paris – jeudi 11 septembre au Grand Rex
Bordeaux – jeudi 11 septembre au Mégarama
Quimper – vendredi 12 septembre au Cinéville
Hossegor – mardi 16 septembre au Cinéma Le Rex
Biarritz – vendredi 19 septembre au Cinéma Le Royal
Un programme qui traverse les hauts lieux du surf français et permet aux passionnés, du Finistère à la côte basque, de vivre cette expérience sur grand écran.
L’esprit du surf libre
La sortie de Yi-Wo résonne avec les réflexions de surfeurs comme Alex Knost ou Jared Mell, qui rappellent que le surf peut être une forme d’improvisation artistique. Loin de l’univers compétitif où chaque manœuvre est jugée, Campbell célèbre la liberté, la créativité et le plaisir pur de la glisse.
À travers ses images et sa bande-son, le film offre un contrepoint essentiel à un surf parfois trop formaté : une invitation à retrouver la curiosité enfantine, à tester d’autres planches, d’autres approches, et à renouer avec la dimension spirituelle de l’océan.
Une projection à ne pas manquer
En choisissant de diffuser Yi-Wo dans des salles de cinéma et non uniquement en ligne, Thomas Campbell rappelle l’importance de l’expérience collective. Voir un surf movie entouré d’autres passionnés, dans l’obscurité d’une salle, reste un moment unique.
Dix ans après The Present, Campbell signe ici un retour attendu, avec une œuvre qui dépasse largement le cadre du surf. Yi-Wo est une célébration de la glisse, de la nature et de l’art, à découvrir en exclusivité dans quelques villes françaises en septembre.
Cliff Kapono : le surfeur le plus smart du monde
Dans le monde du surf, on a l’habitude de glorifier les chargeurs de grosses vagues ou les champions de compétitions. Mais Cliff Kapono échappe à toutes les cases habituelles. Originaire d’Hawaï, il est à la fois surfeur professionnel, scientifique reconnu et storyteller. Un profil rare, qui fait de lui sans doute le surfeur le plus “smart” du monde. Pour être honnête avec vous, sans cette vidéo de Vice, qui est juste en-dessous, je n'aurai jamais connu Cliff Kapono.
Un surfeur à la double casquette : science et océan
Cliff Kapono n’a pas choisi entre ses deux passions : les vagues et la recherche scientifique. Après avoir grandi dans l’eau à Hilo, sur Big Island, il s’est lancé dans des études poussées de biochimie, jusqu’à décrocher un doctorat à l’Université de Californie à San Diego. Son sujet ? L’étude des interactions entre l’homme et l’océan, et comment nos modes de vie impactent la biodiversité marine.
À travers son travail, Cliff s’intéresse notamment au microbiome des surfeurs, ces milliards de micro-organismes présents sur notre peau et dans nos corps. Une approche inédite qui relie directement la pratique du surf à la science de la santé et de l’environnement.
Après 33 minutes de visionnage, c'est un super surfeur, avec un style incroyable, capable de surfer tous types de planches, de shooter des énormes vagues comme mettre des airs, c'est un excellent surfeur comme le dit très bien le photographe Arto Saari.
Une vision holistique du surf
Pour Cliff, le surf n’est pas seulement une recherche de performance ou d’adrénaline. C’est une manière d’entrer en connexion avec la nature et de comprendre les équilibres fragiles qui régissent la planète. Dans la vidéo "The Smartest Surfer in the World", il partage cette vision : chaque vague est une leçon, chaque session une immersion dans un laboratoire à ciel ouvert.
Son approche bouscule l’image traditionnelle du surfeur. Là où d’autres se contentent de chercher le prochain swell, lui réfléchit à la manière dont nos choix individuels résonnent dans l’océan et au-delà.
Entre science et narration
Mais Kapono ne s’arrête pas à la recherche pure. Conscient que la science a besoin d’être partagée pour avoir un impact, il a aussi développé un talent de conteur. Ses documentaires et interventions publiques traduisent des concepts scientifiques complexes en histoires accessibles, qui touchent aussi bien les surfeurs que le grand public.
Il a notamment contribué à des projets pour National Geographic, Patagonia ou encore Surfer Magazine, en mettant toujours en avant la nécessité de protéger les océans.
L’intelligence comme nouvelle forme de performance
Dans un monde où l’on glorifie souvent la puissance, la technique ou le style, Cliff Kapono incarne une autre forme de performance : celle de l’intelligence et de la réflexion. Être un “smart surfer”, c’est comprendre que nos sessions ne sont pas déconnectées du reste du monde, mais inscrites dans un écosystème plus vaste.
Ce message résonne particulièrement à une époque où le changement climatique et la pollution des océans mettent en danger la pratique même du surf. Kapono rappelle que chaque surfeur, à sa manière, est un ambassadeur de la planète.
Un modèle pour la nouvelle génération
À travers son parcours, Cliff Kapono inspire une génération de surfeurs qui ne veulent plus choisir entre passion et engagement. Oui, on peut surfer Pipeline et écrire un article scientifique publié dans Nature. Oui, on peut concilier plaisir et responsabilité.
Et si, finalement, être le surfeur le plus smart du monde, c’était simplement réussir à lier l’amour des vagues avec la conscience de ce qu’elles représentent ?
Les Français de 100 Foot Wave couronnés aux Emmy Awards
Le week-end dernier, à Los Angeles, une poignée de Landais ont écrit une page d’histoire à Hollywood. Derrière la série documentaire 100 Foot Wave, diffusée sur HBO et suivie par des millions de spectateurs, se cache une équipe française de l’ombre : Julie et Vincent Kardasik, Laurent Pujol, Michael Darrigade et Alexandre Lesbats. Ensemble, ils viennent de décrocher l’Emmy Award de la « Cinématographie exceptionnelle pour un programme de non-fiction » — une récompense suprême qui consacre leur travail acharné, entre jet-skis lancés au cœur des monstres de Nazaré et caméras embarquées sur les falaises d’Hawaii. Peu médiatisés en France, ces artisans de l’image redéfinissent pourtant la manière de filmer le surf de grosses vagues, au point de faire vibrer un public bien au-delà de la sphère des passionnés.
Une équipe landaise couronnée à Hollywood
Ils étaient encore à Los Angeles il y a quelques jours, savourant leur victoire dans les couloirs du Ritz-Carlton. Quatre Français, tous liés au littoral des Landes et du Pays Basque, ont porté haut les couleurs de l’Hexagone sur la scène mondiale en décrochant la statuette dorée des Emmy Awards. Un prix prestigieux qui, pour eux, représente le Graal : celui de la reconnaissance de leur art, bien au-delà des rivages, où ils ont appris à dompter vagues et caméras.
Ce sacre n’est pas un coup d’éclat isolé : 100 Foot Wave avait déjà marqué les esprits en remportant plusieurs prix aux saisons précédentes, et la série continue de fasciner par son mélange d’adrénaline et d’humanité. Car si l’on parle souvent de Garrett McNamara, Justine Dupont ou Lucas “Chumbo” Chianca, ceux qui font exister leur héroïsme à l’écran restent généralement dans l’ombre.
Vincent Kardasik, le chef d’orchestre
Au sein de l’équipe, Vincent Kardasik joue le rôle central du chef d’orchestre. Ancien surfeur, réalisateur et producteur, il est l’un des piliers de la série. C’est lui qui coordonne les prises de vue, anticipe les mouvements de caméra et veille à ce que chaque image reflète à la fois la puissance des vagues et l’émotion humaine qui en découle. Mais, dans son ombre, il ne faut pas oublier Julie, qui a apporté toute son expertise dans le montage et la retouche des couleurs. C'est un duo indissociable.
Installé dans les Landes, Julie et Vincent Kardasik ont fait leurs armes en filmant le surf européen avant de se lancer dans des projets internationaux, des productions plus grosses. Son sens du rythme et sa vision cinématographique apportent une cohérence à cette fresque aquatique. Dans l’univers du surf filmé, souvent amateur ou trop formaté, il impose une signature visuelle qui touche autant les passionnés que les novices.
Laurent Pujol, du surf pro aux caméras Emmy
Parmi les visages de cette équipe, Laurent Pujol incarne à merveille la passerelle entre l’athlète et l’artiste. Ancien surfeur professionnel, il a connu vingt ans de carrière sur le circuit avant de changer de planche pour une caméra. Mais il n’a pas totalement quitté la houle : il filme aujourd’hui au plus près de l’action, perché à l’arrière d’un jet-ski spécialement conçu pour son art. Avant de passer derrière la caméra, il avait déjà marqué les esprits avec ses clichés aquatiques. Installé sur sa planche, il suivait les surfeurs au plus près pour capturer l’action de l’intérieur, mêlant instinct de rider et regard d’artiste. Ce style unique a inspiré une génération entière de photographes à travers le monde, et ses images portent encore aujourd’hui une véritable signature visuelle.
“Je deviens un gimbal humain”, aime-t-il dire. Son engin est équipé de sangles et d’un appui dorsal qui lui permettent de stabiliser sa RED V-RAPTOR, une caméra de cinéma capable de filmer jusqu'à 8K, tout en slalomant dans les vagues géantes. À Nazaré, Jaws ou Teahupo’o, il capture ainsi des images impossibles à obtenir depuis la plage. Barrels parfaits, wipeouts cataclysmiques, visages tendus de concentration : ses plans donnent chair à cette quête insensée de la vague ultime.
La singularité de Laurent Pujol réside dans son double vécu : il connaît intimement la peur et la jubilation des surfeurs qu’il filme. Cela lui permet d’anticiper les trajectoires, de se placer “au bon endroit au bon moment” et, souvent, de provoquer cette fameuse “chance” qui fait les grands cinéastes.
Michael Darrigade et Alexandre Lesbats, capteurs d’instants bruts
Aux côtés de Kardasik et Pujol, deux autres Landais complètent ce quatuor magique : Michael Darrigade et Alexandre Lesbats. Moins connus du grand public, ils jouent pourtant un rôle essentiel dans l’esthétique de la série.
Michael Darrigade est un œil affûté pour les scènes de vie, les instants de vérité hors de l’eau. C’est lui qui capte les visages tendus à l’approche d’une session, les regards complices sur la plage ou la fatigue qui s’affiche après une journée d’affrontement avec l’océan. Ses images ancrent la série dans une dimension humaine qui dépasse le simple spectacle.
Alexandre Lesbats, lui, est un virtuose des prises de vue et des plans larges. Il il offre au spectateur la vision d’ensemble, la démesure du décor et la petitesse de l’homme face à la nature. Sa sensibilité artistique donne à 100 Foot Wave, ce souffle épique, qui transforme une session de surf en odyssée mythologique.
Filmer l’impossible : la technique au service de l’émotion
Ce qui distingue 100 Foot Wave d’un simple film de surf, c’est l’extrême sophistication du dispositif technique. Chaque session mobilise une équipe de terrain capable de déployer des caméras depuis la plage, la mer et le ciel. Jet-skis customisés, objectifs ultra-stabilisateurs, drones de dernière génération : rien n’est laissé au hasard pour capter l’instant où l’homme affronte une vague haute comme un immeuble.
Mais la technologie ne serait rien sans le courage et l’instinct de ces caméramans. Car filmer au ras de l’eau, dans des conditions de tempête, relève presque de la même folie que surfer ces vagues. La moindre erreur peut avoir des conséquences dramatiques. “Big-wave surfing is life and death”, rappelait le producteur Joe Lewis. Pour les caméramans, c’est une immersion totale dans ce même risque.
De Nazaré à Hawaii : raconter l’universel
Si 100 Foot Wave séduit autant, c’est parce qu’il ne se contente pas de montrer des exploits sportifs. Comme l’a souligné son réalisateur Chris Smith, il s’agit avant tout d’“un drame humain, une histoire d’esprit”. Les Français derrière la caméra l’ont bien compris : ils ne filment pas seulement des vagues, mais des hommes et des femmes confrontés à leurs peurs, à leurs rêves et à leurs limites.
De la falaise de Nazaré aux récifs de Jaws, leurs images racontent la fragilité et la grandeur de l’aventure humaine. Elles transcendent le surf pour toucher quiconque a déjà affronté l’inconnu ou rêvé d’impossible.
Les Landes, terre d’images et de surf
Il y a aussi quelque chose de profondément symbolique à voir cette équipe landaise triompher à Hollywood. Le littoral des Landes, avec ses beachbreaks puissants et ses communautés soudées autour du surf, est une école de vie autant qu’un terrain de jeu. C’est là qu’ont grandi Kardasik, Pujol, Darrigade et Lesbats, forgeant leur sensibilité et leur rapport à l’océan.
Aujourd’hui, leurs images font voyager le monde entier. Mais à chaque statuette brandie à Los Angeles, c’est un peu de sable landais qui s’invite sur le tapis rouge.
Les surfeurs de l’ombre deviennent les stars
Avec ce nouvel Emmy Award, l’équipe française de 100 Foot Wave ne se contente pas de célébrer un succès télévisuel. Elle démontre que la passion, la persévérance et l’authenticité peuvent transcender les frontières. Ces caméramans de l’extrême, longtemps restés dans l’ombre des surfeurs qu’ils filment, deviennent à leur tour des icônes.
Et si le public mondial rêve aujourd’hui devant les vagues de Nazaré ou d’Hawaii, c’est aussi grâce à ces Landais qui, caméra au poing, transforment la peur en beauté.
SNAPT 5 : le surf brut revient sur grand écran
Depuis plus de vingt ans, la saga SNAPT s’est imposée comme un véritable antidote aux images lisses et formatées des réseaux sociaux. Pas de filtres, pas d’effets “arty” : ici, c’est du surf pur et dur, capté dans son essence la plus brute. En 2025, le réalisateur américain Logan “Chucky” Dulien livre le cinquième et dernier opus de la série, un film déjà culte avant même sa sortie officielle.
Un film de surf à l’ancienne
Dans un monde où l’on consomme des clips de 30 secondes sur Instagram ou TikTok, SNAPT 5 fait figure d’ovni. Conçu comme les surf movies des années 90-2000, il réunit une sélection de free surfers explosifs, propulsés par une bande-son nerveuse et un montage sans concession. Pas question de “storytelling sponsorisé” ou de posture marketing : ici, les surfeurs s’expriment en liberté, et ça change tout.
Dulien résume son projet simplement : “C’est un film qui donne envie d’aller surfer, un défouloir à l’état brut.” Une vision qui séduit parce qu’elle ramène le surf à son ADN : la passion, le risque, la folie.
Une distribution de rêve
Le casting de SNAPT 5 réunit une poignée de riders parmi les plus inspirants de la planète. On retrouve Jack Robinson, valeur sûre du surf mondial, Mason Ho, toujours aussi imprévisible, ou encore des free surfers mythiques comme Clay Marzo, Asher Pacey ou Eithan Osborne. Chacun y va de son style : technique chirurgicale, créativité aérienne, engagement insensé dans des barrels monstrueux. Résultat : un film qui donne le vertige et qui célèbre la diversité des approches du surf moderne.
Des sessions aux quatre coins du globe
Tourné entre l’Indonésie, Hawaï, l’Amérique centrale et l’Australie, le film enchaîne les décors spectaculaires. Vagues turquoises et puissantes, reef breaks tubulaires, spots secrets à l’ambiance sauvage : tout y est pour capturer l’essence du surf de performance.
Le teaser, déjà disponible en ligne, donne le ton : drops vertigineux, airs insensés, close-outs fracassants. De quoi faire saliver tous les passionnés avant de découvrir l’intégralité sur grand écran.
Un rendez-vous en France et en Europe
Bonne nouvelle pour les surfeurs français : la tournée SNAPT 5 passera par l’Hexagone. Le film sera projeté gratuitement dans le cadre du Quiksilver Festival 2025 à Hossegor, le mardi 23 septembre au Surfing. L’occasion de vivre une projection à l’ancienne, entouré d’une communauté passionnée, avec les applaudissements et les cris qui font vibrer la salle à chaque manœuvre incroyable.
D’autres dates en France et en Europe devraient suivre, confirmant que SNAPT 5 n’est pas seulement un film : c’est un événement fédérateur, une célébration du surf “core” qui échappe aux codes commerciaux pour remettre l’émotion au centre.
Un dernier chapitre pour une saga culte
Avec ce cinquième opus, Logan Dulien met un point final à une aventure démarrée en 2002. Entre-temps, le réalisateur a connu des hauts, des bas, et une véritable résurrection personnelle grâce à sa passion pour le surf. Aujourd’hui, il livre ce qu’il considère comme l’ultime hommage à la culture surf libre et sans compromis.
Si les SNAPT resteront comme une série de films mythiques, ce cinquième épisode s’annonce comme l’apothéose : une heure de surf sans filtre, faite pour être vue et vécue ensemble. Car c’est peut-être là que réside la force de ces films : loin des écrans de poche, ils rappellent que le surf est avant tout une expérience collective, vibrante, qui se partage.
Quand le surf rencontre les glaciers : entre fake YouTube et réalité givrée
Sur YouTube, on trouve de tout : des tutos bricolage improbables, des chats pianistes, et parfois… des vidéos de surf sur des glaciers qui explosent. Dernière trouvaille en date : un clip ultra-spectaculaire où trois riders en paddle affrontent la vague d’un iceberg qui s’effondre dans l’océan. Ça en jette, mais problème : ça ne tient pas debout.
Sur YouTube, on trouve de tout : des tutos bricolage improbables, des chats pianistes, et parfois… des vidéos de surf sur des glaciers qui explosent. Dernière trouvaille en date : un clip ultra-spectaculaire où trois riders en paddle affrontent la vague d’un iceberg qui s’effondre dans l’océan. Ça en jette, mais problème : ça ne tient pas debout.
Les détails qui trahissent le fake
À première vue, on est bluffé. De l’eau glaciale, des surfeurs courageux ou suicidaire, un bateau proche de la zone d’impact, et le tout dans le plus grand calme… Mais en regardant bien, ça cloche :
Ils sont trois au line-up, mais seulement deux prennent la vague. Le troisième ? Disparu comme par magie, probablement "avalé" par l’algorithme de montage IA.
Le bateau, censé être à deux doigts de chavirer, reste parfaitement immobile. Pas une vaguelette, pas un tangage. Du grand cinéma.
Et surtout, la vague est beaucoup trop parfaite. Un mur d’eau lisse, façon Hossegor un matin d’été, alors qu’une chute de glace génère normalement du gros clapot chaotique.
Bref, merci l’IA pour le spectacle, mais la physique, elle, n’a pas été invitée.
La réalité, encore plus folle
Mais là où c’est savoureux, c’est que ce scénario complètement fake a pourtant déjà existé… pour de vrai. En 2013, deux surfeurs d’exception – Garrett McNamara (l’homme aux records de Nazaré) et son pote hawaïen Kealii Mamala – ont relevé un défi dingue : surfer les vagues créées par la chute d’un glacier.
Direction l’Alaska, au Child’s Glacier près de Cordova. Températures glaciales, combinaisons épaisses, et un pari insensé : attendre qu’un bloc de glace de la taille d’un immeuble s’effondre dans l’eau… et se jeter dans les vagues que ça provoque.
Trois semaines d’attente, quelques secondes d’adrénaline
McNamara et Mamala ont campé trois semaines à proximité, parfois jusqu’à 20 heures par jour dans l’eau. Imagine : tu patientes, tu trembles, tu scrutes une montagne de glace de 90 mètres de haut en espérant qu’elle tombe droit dans l’eau et pas sur toi.
Quand enfin le glacier a cédé, ils se sont lancés. McNamara décrira l’expérience comme "la chose la plus lourde et la plus flippante" de sa vie. Une comparaison ? "Comme si l’Empire State Building s’écroulait sur toi." Ambiance.
Entre mythe et réalité
Alors, la vidéo YouTube ? Un joli fake, certes bien monté, mais qui fait sourire quand on connaît l’histoire. Car oui, des surfeurs ont déjà affronté ce type de vagues venues de nulle part, au péril de leur vie.
Finalement, c’est peut-être ça qui rend le surf si fascinant : même les vidéos trafiquées peinent à égaler la réalité. Entre IA et adrénaline, l’océan – ou même les glaciers – gardent toujours une longueur d’avance.
L’International Surf Film Festival 2025 : 21 ans d’images et de passion à Anglet
Face à l’océan, sur l’emblématique site de la Chambre d’Amour, l’International Surf Film Festival revient du 27 au 30 août 2025 pour sa 21ᵉ édition. Pendant quatre jours, les passionnés de glisse et de belles images se retrouvent autour de projections gratuites en plein air, de concerts, d’expositions et de rencontres avec celles et ceux qui font battre le cœur du surf.
Une histoire née à Saint-Jean-de-Luz
Créé en 2004 par Bruno Delaye, le festival a vu le jour à Saint-Jean-de-Luz, avec une ambition claire : offrir au film de surf la reconnaissance qu’il mérite en Europe. À une époque où les réalisateurs regorgeaient de créativité, mais peinaient à trouver une audience, cet événement est devenu une vitrine unique. Rapidement installé à Anglet, il a su s’imposer comme le rendez-vous incontournable des amoureux de glisse et de cinéma.
Une programmation éclectique et internationale
Pour cette édition 2025, le festival propose plus de 30 films venus des quatre coins du monde, mêlant documentaires, portraits, voyages et performances. Parmi les œuvres à ne pas manquer :
The Life and Death of Westerly Windina (USA) – Le récit poignant de Peter Drouyn, icône du surf australien, dans sa transformation en Westerly Windina.
Dos au Mur (France) – Une immersion intime dans la vie de Jérémy Florès, entre combats personnels et détermination à toute épreuve.
A Letter from Antarctica (Australie) – Surf, amitié et prise de conscience environnementale sur le continent blanc.
Some Like It Classic (France) – Sept ans d’images en 16 mm, retraçant l’histoire du longboard sur fond de jazz.
Virei (Portugal) – Un voyage au cœur du surf angolais, entre histoires et avenir.
Chaque soir, le public pourra profiter de projections sur écrans géants en plein air, gratuitement, dans une ambiance unique où le bruit des vagues se mêle aux images.
Un jury prestigieux et engagé
Cette année, c’est Clément Roseyro, waterman et surfeur de grosses vagues, qui présidera le jury. À ses côtés, des personnalités comme Marie-Pierre Abgrall (première Française sur le CT), Paco Grande (journaliste RTVE), Marine Lebreton (Rip Curl Europe) ou encore l’artiste plasticien Fabien Cayeré. Leur mission : décerner 7 prix lors de la cérémonie de clôture.
Plus qu’un festival, une expérience
Au-delà des films, l’International Surf Film Festival, c’est aussi un village des partenaires, des expositions, et une belle place faite à la musique. Cette année, la scène du Jardin de la Grotte accueillera :
The Suns of Beaches (27 août) – Pour une ambiance surf & fun façon années 80-90.
Franck & Damien (28 août) – Un duo folk-rock inspiré des grands espaces.
The Old Bones (29 août) – Rock énergique et intemporel.
Zeze (30 août) – Voyage musical entre instruments du monde et électro.
Un festival ouvert à tous
L’un des charmes du festival, c’est son accès libre. Que l’on soit surfeur confirmé, amateur de cinéma ou simple curieux, on peut s’installer sur les pelouses de la Chambre d’Amour, se laisser emporter par les images, puis échanger avec les réalisateurs et protagonistes.
21 ans d’émotions et de rencontres
En deux décennies, l’International Surf Film Festival a vu défiler des figures majeures de la scène mondiale, projeté des centaines de films et inspiré des générations de spectateurs. Et pour moi, qui ai eu la chance d’y participer à ses débuts, c’est toujours un moment spécial : un mélange de nostalgie, de découvertes et d’envie d’océan.
Pour cette édition, attendez-vous à un cru exceptionnel : des histoires fortes, des paysages à couper le souffle et ce lien unique entre surf et cinéma que seul ce festival sait offrir.
Un “bain de foule” version surf : le Slamarack 2025 enflamme Carlsbad
Imaginez la Côte des Basques un après-midi d’août, quand les planches se frôlent, que les touristes s’essaient au surf, et que les locaux oscillent entre amusement et exaspération… Sauf qu’ici, pas d’algues toxiques, pas de méduses, et beaucoup plus de fun assumé. Bienvenue au Slamarack, la grande “party wave” californienne où les soft tops ou planches en mousse envahissent l’océan dans un joyeux chaos organisé.
Une compétition loufoque qui attire les foules
Chaque été, la plage de Tamarack State Beach, à Carlsbad (Californie), devient le théâtre d’un spectacle unique : des centaines de surfeurs – souvent déguisés ou simplement armés de leur meilleure autodérision – partent ensemble sur la même vague. Le nom ? Slamarack. La règle ? Aucune, si ce n’est de s’amuser… et d’éviter les collisions trop violentes.
Née comme une petite tradition locale, l’événement a pris une nouvelle dimension en 2025 grâce à Kookslams, célèbre compte Instagram qui compile les wipeouts les plus spectaculaires. Résultat : des stories par dizaines, une ambiance survoltée, et un pic de participation jamais vu. « On a toujours eu ce côté un peu chaotique, mais cette année, c’était carrément Noël avant l’heure », s’amuse un participant.
L'échelle du fun
Dans les ports de glisse, on aime bien parler de fun, et il est vrai qu'on aime tous les sensations fortes dans le surf. Et dans notre échelle du fun, il y a plursieurs paliers
Si vous êtes jeune, souple, et que vous en sortez indemne : c'était fun.
Si vous repartez avec quelques bleus : c'était vraiment fun.
Et si vous avez pris un soft top en pleine figure : C'était fun, l'histoire va rentrer dans la légende.
Quand la culture surf se met en scène
Pour Kookslams, c’est l’occasion parfaite de montrer que la culture surf ne se résume pas aux grandes compétitions :
« Voir nos t-shirts dans la foule, publier notre vidéo récap’, ça montre qu’on peut être un acteur culturel fort sur ce type d’événement populaire. »
Et à Carlsbad, tout le monde est déjà prêt pour l’édition 2026.
Rip Curl balance Dunno : un film junior qui cogne fort
Des cris, du punk rock et des tubes à Backdoor. Dunno, le nouveau film de Rip Curl, ne laisse pas respirer une seconde. En 30 minutes à peine, il brosse le portrait d’une génération de surfeurs et surfeuses affamés, filmés au plus près, comme s’ils te fonçaient dessus.
Des tubes, du son et zéro ralenti
La première séquence donne le ton : un cri de joie pure, le genre que tu lâches quand ton pote vient de scorer le tube de sa vie. Sauf que là, c’est Lukas Skinner, 16 ans, qui s’enfonce dans un tube à Backdoor, massif avec le calme d’un vétéran. Fils du longboarder Ben Skinner, Lukas montre ici une maturité impressionnante, entre barrels solides et fin de vidéo truffée d’airs bien stylés.
Et la bande-son ? PENNYWISE. Oui, tu as bien lu. Le punk californien, celui des années Momentum, des VHS usées jusqu’à la corde. On pense à Taylor Steele, à Focus, à cette époque où tout allait vite, haut, profond — sans ralentis ni blabla. Dunno reprend ce flambeau à la sauce Gen Z : brut, énergique et sans concession.
Une armée de juniors, filles et garçons mélangés
Conçu par Vaughan Blakey et Nick Pollet, Dunno est plus qu’un montage d’actions. C’est un manifeste générationnel. Ici, pas de segment “spécial filles” relégué au milieu du film. Les surfeuses comme Tya Zebrowski y prennent autant de place que les garçons, dans un montage fluide et égalitaire. Et ça fait du bien.
Tya, 14 ans, crève l’écran. Déjà sur le Challenger Series, elle impose un surf puissant, technique et engagé. Elle a droit à quelques clips courts, mais révélateurs de son niveau. Si de nombreux observateurs voient en elle une future qualifiée pour le CT 2026, ce n’est pas pour rien.
Les autres jeunes talents de la team Rip Curl enchaînent les sections explosives, dans une ambiance de camaraderie électrique. Pas d’ego, que de l’envie et de l’audace.
Une ode à l'énergie ado
Le film tire sa force d’une sincérité rare. 90 % des images proviennent de parents qui filment leurs enfants, avec une fierté palpable. Ça ajoute une couche d’authenticité touchante, sans jamais verser dans le mièvre. Vaughan Blakey le dit lui-même : “Si tu demandes quelque chose à un ado, il te répond toujours ‘Dunno’. Ils n’ont aucune idée. C’est ça leur charme.”
Et pour coller à cette énergie juvénile, le son a été confié à des groupes de jeunes. Un morceau en particulier, à base de cris et de vapes (ou plutôt de juice sticks), a même dû être censuré par des aboiements… pour ne pas faire fuir les parents venus assister à la première dans un surf shop australien rempli de gamins de 8 à 12 ans.
Une nouvelle génération qui tape à la porte
Dunno n’est pas juste un edit de plus dans l’océan des contenus surf. C’est un coup de projecteur sur une génération qui s’affirme sans demander la permission. Pas besoin de narration, la performance parle d’elle-même. Lukas Skinner, Tya Zebrowski et les autres ne demandent rien. Ils prennent ce qui leur revient.
Et pendant que les anciens regardent ça, le dos un peu plus raide, la génération montante court déjà sur leurs traces — avec des cris de joie dans le barrel et du Pennywise dans les oreilles.
Dylan Graves et l'absurde beauté de la quête des vagues parfaites
Prévisions météo, planches cassées, nuits écourtées et kilomètres de sable à perte de vue… Dylan Graves repart en quête de la vague parfaite, et signe un bijou de storytelling sur YouTube.
Il y a ceux qui surfent quand les conditions sont bonnes. Et puis il y a Dylan Graves, ceux qui partent, sans prévenir, à l’autre bout du monde sur une intuition météo et une pincée de folie. Dans sa nouvelle vidéo The Absurdity of Scoring Good Waves, le surfeur portoricain nous embarque dans une aventure aussi sincère que drôle, aussi absurde qu’émouvante.
Ce n’est pas un surf trip comme les autres. C’est une introspection joyeuse sur ce qui nous pousse à tout quitter pour une poignée de vagues. Une confession filmée sur l’obsession — parfois déraisonnable — de la perfection en surf.
Une comédie documentaire en quatre actes
Divisée en quatre chapitres – forecasting, sand, endurance, magic – la vidéo pose un regard sans filtre sur les sacrifices et les moments de grâce qui jalonnent le chemin vers "la bonne session".
Graves ne se prend pas au sérieux, mais sa quête, elle, l’est. Il y a des heures passées à décortiquer des cartes météo, des boards explosées sur un pointbreak sablonneux de 7 km, et des visages marqués par la fatigue autant que par l’excitation.
Ce format hybride, entre documentaire de surf et comédie existentielle, nous rappelle que le surf n’est pas toujours fun – il est surtout une série d’essais, d’échecs et d’espoirs.
Une vague rare, quelque part en Afrique
Le clou du voyage ? Une vague quasi-mythique nichée sur la côte africaine, filmée sous tous les angles avec un casting cinq étoiles : Mikey February, Aritz Aranburu, Brendon Gibbens, William Aliotti… et Graves, bien sûr.
Certains chutent sur les take-offs, d'autres trouvent enfin la ligne parfaite. Le spot, capricieux, impose patience et humilité. La récompense, elle, est sensorielle. Dylan parle d’“un vent chaud jusqu’à la moelle des os”, et on comprend pourquoi.
L’addiction douce-amère des surfeurs
“Est-ce une passion saine ou une obsession maladive ?” demande Dylan en voix-off. Difficile de trancher. Le film ne juge pas, mais montre avec tendresse les effets collatéraux de cette vie rythmée par les houles : annulations de dernière minute, partenaires délaissés, valises toujours prêtes.
“Si t’as réussi à en faire ton métier, comme moi, t’as probablement rendu fou tous ceux qui t’entourent”, confesse-t-il, mi-sérieux, mi-résigné.
Une déclaration d’amour au chaos
The Absurdity of Scoring Good Waves n’est pas une simple vidéo de surf. C’est une déclaration d’amour à la beauté du chaos. À ces moments qui n’existent que parce qu’on a osé y croire, même quand tout semblait perdu. C’est aussi un rappel que, derrière chaque image de tube parfait, il y a des dizaines d’heures de galères, de doutes, de sable dans les draps.
Graves continue d’explorer ce qu’est réellement être surfeur : un poète en quête, un fou à demi lucide, ou peut-être juste un humain qui refuse la routine.
Ce qu’on en retient
En 15 minutes, Dylan Graves condense une vérité universelle pour tous les passionnés de glisse : ce n’est pas la destination qui compte, mais tout ce qu’il faut traverser pour l’atteindre. Et si cette obsession peut sembler absurde de l’extérieur, elle donne du sens à ceux qui la vivent de l’intérieur.
William Aliotti dompte Uluwatu sur un twin de 5’5 : style et puissance au rendez-vous
Surfer Uluwatu est un rêve pour beaucoup, mais William Aliotti y glisse avec une aisance presque irréelle. Dans une vidéo intitulée “Chasing Uluwatu With William Aliotti”, le surfeur de Saint Martin nous offre un condensé de glisse pure, de lignes précises et de turns appuyés sur l'une des gauches les plus emblématiques de Bali.
Un lien fort avec Uluwatu
Dès les premières secondes, William nous partage son expérience avec la vague d' Uluwatu. "C’est une vague piégeuse", explique-t-il. "Si tu n’es pas parfaitement placé au pic, tu la rates. Mais après quelques années, tu apprends à lire cette gauche magique." Et quand il la lit, il la lit bien : drops engagés, barrels serrés, et surtout cette capacité à pousser chaque manœuvre jusqu'au bout, sans retenue, sans accroche.
Une planche atypique pour des conditions sérieuses
Le plus surprenant ? Il surfe un twin asymétrique de 5’5, 26L, taillé pour les gauches, dans un swell annoncé à 8-10 pieds. Loin de brider son surf, cette config lui permet d’exprimer toute sa créativité, avec un style fluide et puissantr à la fois. "Cette planche est magique", dit-il simplement. Et ça se voit.
Quand Uluwatu marche comme ça
La session est vraiment bonne. J'ai rarement vu des vagues aussi bien surfées à Uluwatu. Comme cette vague, où après un drop critique, William enchaîne avec un barrel profond, malgré une mer un peu agitée par le vent et une marée encore haute. "Cette vague me laisse faire ce que je veux", glisse-t-il, comme pour résumer cette session parfaite.
Une masterclass de glisse
Cette vidéo est bien plus qu’un simple edit : c’est une démonstration de style, de lecture de vague et de confiance en sa planche de surf. Si vous cherchez de l’inspiration ou une dose de surf pur, ne passez pas à côté de cette pépite. Si vous êtes à Uluwatu en surf trip, checkez bien son placement
Alaïa Bay : la session aérienne des Frenchies qui tutoient les airs
Un quatuor de Frenchies s’est envolé dans la piscine à vagues d’Alaïa Bay pour une session d’entraînement 100 % aerial. Résultat : une vidéo brute, fun et ultra efficace.
Une tricks list et des airs
Et si les surfeurs s’inspiraient des skateurs ? C’est l’idée derrière cette session signée Charly Quivront. Le surfeur charentais s’est entouré de trois autres pointures – Sam Piter, Enzo Cavallini et William Aliotti – pour cocher une liste de tricks aériens sur la fameuse "air section" d’Alaïa Bay, en Suisse.
Comme sur un park en béton, les gars répètent, ajustent, réessayent. Même vague, même section, conditions parfaites pour travailler des manœuvres techniques qu’il serait difficile d’enchaîner dans l’océan.
De la variété et du style
Le résultat ? Une vidéo d’entraînement, mais avec du style. Les frontside airs de Sam Piter sont bluffants d’amplitude, la variété des manœuvres impressionne, et l’ambiance reste détendue, portée par une bande-son groovy bien choisie.
Chacun apporte sa patte : Quivront reste fluide, Aliotti toujours free, Cavallini solide et précis.
Une vidéo simple, mais qui impressionne
Pas de chichi ici. Juste quatre surfeurs qui envoient du lourd, dans un lieu qui devient un vrai camp d'entraînement pour les figures modernes. Si les piscines à vagues divisent, cette vidéo montre à quel point elles peuvent servir l'exigence technique du surf de haut niveau.
On en reparlera dans un article dédié, mais pour l’instant, on profite de cette belle démonstration.
Occy éternel : le film Billabong qui remet le surf à l’endroit
Trois semaines après sa sortie, le film OCCY! signé Billabong continue de faire vibrer les surfeurs du monde entier. Plus qu’un simple edit, c’est une déclaration d’amour à un style de surf qu’on croyait révolu — et qui revient ici avec une force rare. Un retour en grâce signé Mark Occhilupo, à presque 60 ans, dans deux vagues mythiques : Bells Beach et Cloudbreak.
Un comeback ? Plutôt une renaissance
Mark Occhilupo, dit "Occy", n’a jamais vraiment quitté le cœur des surfeurs. Champion du monde en 1999, icône des années 80 et 90, le "Raging Bull" revient dans ce court-métrage avec une forme physique et mentale bluffante. Sobre depuis six ans, rayonnant, il semble surfer avec plus de joie et de fluidité qu’à l’époque de l’Occumentary.
Dans le film, il retrouve deux spots qui ont marqué sa carrière : Bells Beach, sa vague fétiche sur le World Tour, et Cloudbreak, à Fidji, où il avait remporté le Quiksilver Pro en 1999. Mais ce n’est pas une rétrospective figée. C’est un film d’action pure, où Occy déploie une puissance, un timing et un style qui ridiculisent les années qui passent. Il a 59 ans, qui ne rêve pas de surfer comme lui à 59 ans....
Une vidéo qui parle aux surfeurs puristes
Ce qui fait le succès fulgurant d’OCCY! — au-delà des images spectaculaires — c’est son ADN profondément nostalgique. La réalisation, le montage, la musique (Gang Gajang, Yothu Yindi) : tout rappelle l’époque des films cultes comme Green Iguana ou Bunyip Dreaming. Des œuvres qui ont formé toute une génération de surfeurs, et qui trouvent ici un écho contemporain saisissant.
Les commentaires YouTube sont éloquents :
“Le meilleur edit de la décennie.” “J’ai eu la chair de poule quand Yothu Yindi est arrivé.” “On dirait un film de Jack McCoy, mais en 2025.” “Le surf moderne manque d’âme, ce film le prouve.”
Et difficile de les contredire.
Une ode au surf sur le rail
Pas un air reverse en vue. Juste des bottom turns profonds, des carves puissants, des tubes solides, et une lecture de vague chirurgicale. Occy surfe comme un artisan du rail, comme s’il sculptait chaque section avec une intention presque spirituelle, nostalgique de surf d'une époque. À Cloudbreak, il engage frontside avec l’élégance d’un félin et la force d’un buffle. À Bells, il retrouve ses marques sur le Bowl avec une aisance stupéfiante.
Et ce n’est pas un hasard. Comme il l’explique dans l’interview qui accompagne le film, le brief était clair : surfer comme à l’époque de ses films de surf. Sans forcer. Avec style. Résultat : une démonstration intemporelle de ce que peut être le surf quand il est habité.
Un passage de relais générationnel
Le film est aussi l’occasion de voir Occy partager ce moment avec son fils Jay, lui-même surfeur prometteur. Une capsule père-fils dans l’univers de Billabong, la marque qui sponsorise Mark depuis 40 ans — un record dans l’histoire du surf pro. Cette longévité, aujourd’hui célébrée à travers une collection capsule Occy 2025, est elle aussi un hommage à une autre époque. Couleurs vives, coupes old school, énergie brute : une ligne qui pourrait être portée aussi bien par un ado que par son père.
Plus qu’un film, un manifeste
OCCY! arrive dans un contexte où le surf compétitif peine parfois à séduire. Les figures aériennes, devenues monnaie courante, peinent à transmettre l’émotion brute du surf. Ce film, lui, ravive cette émotion. Il nous rappelle pourquoi on est tombés amoureux du surf : pour ce sentiment de liberté, pour l’expression personnelle, pour le flow.
Et il le fait sans nostalgie molle. Juste avec du surf pur, de la sueur, des lignes parfaites, et un Occy plus vivant que jamais.
Une postérité déjà assurée
Trois semaines après sa mise en ligne, la vidéo atteint déjà un statut culte. Elle est partagée, commentée, revisitée. Certains la comparent déjà aux chefs-d’œuvre de Jack McCoy. D’autres réclament une suite. Un nouveau Occumentary ? Peut-être. Mais en attendant, OCCY! version 2025 a déjà marqué les esprits. Et probablement redonné envie à beaucoup de surfeurs de (re)prendre une planche et d’aller tirer un bon gros bottom backside.